Le Front national se lance à la conquête des petites communes, en vue des municipales de 2014.
Après les échecs des municipales de 2001 et 2008, le FN ne dispose plus aujourd'hui que d'une soixantaine de conseillers municipaux dans toute la France.
Le parti frontiste a rassemblé 6,4 millions d'électeurs à la présidentielle. Mais, il ne détient pas de mairie. "Il nous manque un maillage plus étoffé et mieux formé. Et nous avons un gros déficit dans les grandes villes", explique Louis Aliot, le vice-président du FN.
Le FN estime qu'il y a une carte à jouer dans de très nombreuses communes de petite taille. Au total, précise Steeve Briois, le FN espère présenter quelque 500 listes dans toute la France aux municipales de 2014, contre 150 à 200 en 2008 et 2001. La tache s'annonce ardue, car "une liste, c'est 30 à 50 personnes à trouver", prévient le secrétaire départemental de l'Yonne et membre du bureau politique du FN, Edouard Ferrand.
"Parler d'enracinement, c'est bien, mais l'enracinement passe aussi par une certaine reconnaissance sociale. Et cette reconnaissance, vous ne l'avez pas quand vous êtes au FN", explique-t-il.
Pour Edouard Ferrand, l'implantation locale n'est pas la vocation première d'un parti comme le FN, dont "le combat est d'être un contre-pouvoir par rapport à cette Europe ultralibérale et cosmopolite de Bruxelles".
Un plan de formation dans toute la France
Sorti du rouge au niveau financier, le FN veut désormais lancer un vaste plan de formation de ses cadres et militants dans toute la France. "Notre objectif est d'avoir des leaders dans toutes les villes à partir de 100.000 habitants, mais il y a du travail", explique Steeve Briois, secrétaire général du parti. C'est en effet dans les grandes villes que les résultats de Marine Le Pen à la présidentielle ont été les moins bons.
Les frontistes espèrent que les nouveaux adhérents venus dans le sillage de Marine Le Pen auront moins de complexes à s'engager. Aux municipales, le FN pourrait d'ailleurs mener ses listes sous l'étiquette du "Rassemblement bleu marine", déjà utilisée aux législatives.
Quant aux fédérations, dont beaucoup ne disposent même pas d'une permanence sur le terrain, elles espèrent un coup de pouce financier du siège national. Ce dernier s'est engagé à leur reverser une partie du montant des cotisations.