Le sénateur-maire de Dijon, s'exprime suite aux rumeurs quant à sa candidature à la tête du PS.
La succession de Martine Aubry à la tête du PS se prépare en marge des législatives:
après les premiers positionnements d'Harlem Désir et de Jean-Christophe Cambadélis,
de nouveaux noms sont apparus, dont celui de François Rebsamen, un proche de François Hollande.
Pour l'heure, le sujet est tabou au sein d'un PS "uniquement tourné vers les législatives"
afin d'assurer une majorité la plus large possible à François Hollande, soulignent
plusieurs socialistes interrogés par l'AFP. "On n'a aucun intérêt à donner le sentiment aux Français et aux militants que le premier changement dont on s'occuperait serait celui du poste de premier secrétaire", explique ainsi Claude Bartolone, député de Seine-Saint-Denis.
Martine Aubry, qui finalement ne fait pas partie du gouvernement Ayrault, a relancé
les supputations cette semaine en affirmant qu'elle quitterait son poste au plus tard lors du prochain congrès à l'automne. "Je vais préparer les conditions pour qu'au prochain congrès, nous ayons un parti uni derrière le président de la République et le Premier ministre... La tête de cette motion que nous proposerons sera mon successeur ou ma successeur à ce moment-là", a-t-elle déclaré, sans donner de nom. Parmi les conditions, la numéro un du PS, âgée de 61 ans, a plusieurs fois cité la rénovation du parti avec l'arrivée de nouvelles générations. A-t-elle une idée de qui doit lui succéder ? "Oui, j'ai une idée", a-t-elle dit mardi 30 mai 2012.
Le numéro deux du parti, Harlem Désir, 52 ans, coordinateur de la campagne pour
les législatives, est le seul à s'être déclaré candidat en se disant "à la disposition des militants socialistes". Lui qui avait remplacé Mme Aubry le temps de la primaire, à l'automne 2011, met en avant son expérience à ce poste. Le député de Paris Jean-Christophe Cambadélis, 60 ans, ne cache pas "son intérêt" pour cette fonction, mais ne veut rien annoncer avant septembre, jugeant que "ce serait une double faute" d'en parler actuellement: "on ne va pas jouer les Fillon-Cop à gauche", a-t-il lancé, fustigeant ainsi son rival Harlem Désir.
Un nouveau challenger, François Rebsamen, 60 ans, sénateur-maire de Dijon, est apparu ce week-end dans un confidentiel du JDD. Ce proche du président de la République n'a pas obtenu le poste qu'il convoitait au gouvernement: le ministère de l'Intérieur. "Je ne confirme, ni ne dément", a déclaré à l'AFP le chef de file des sénateurs PS. "On parle de moi, mais moi, je ne parle pas de moi mais des législatives", a-t-il ajouté. "C'est un scénario qui a l'adhésion des hollandais et du chef de l'Etat, mais après les législatives", assure-t-on de source parlementaire PS.
François Rebsamen "considère néanmoins que ce poste revient à Stéphane Le Foll", autre mousquetaire de François Hollande, devenu ministre de l'Agriculture, "mais comme maintenant Le Foll a de grandes chances d'être élu député, il restera au gouvernement", ouvrant la voie à une candidature de Rebsamen, ajoute-t-on. "C'est une hypothèse plausible", affirme François Patriat, président de
Autre candidat possible, beaucoup moins connu, et isolé, Gaëtan Gorce, 52 ans, sénateur de la Nièvre. "J'y réfléchis sérieusement, mais ce n'est pas le moment de prendre une décision", dit-il à l'AFP. Cet électron libre du PS, un temps proche de Ségolène Royal, se bat depuis des années pour "une rénovation" du PS. Il réclame "un parti plus ouvert, plus démocratique, qui devienne un laboratoire de nouvelles pratiques politiques". Enfin, pour compliquer la donne, certains caciques du PS n'écartent pas l'hypothèse que Martine Aubry se représente si elle estimait que les "conditions" n'étaient pas "réunies" pour son départ.