Le ministre de la Fonction publique ne souhaite pas qu'Hervé Morin se présente à la présidentielle.
Le président du Nouveau Centre, Hervé Morin, futur candidat à la présidentielle et le ministre de la Fonction publique François Sauvadet, hostile à cette candidature, ont exprimé dimanche 20 novembre leur divergences devant le parlement du parti qui a adopté le projet politique pour 2012.
Hervé Morin a prévu d'annoncer sa candidature à l'élection présidentielle le 27 novembre en Normandie, son fief électoral.
Mais cette perspective ne fait pas l'unanimité dans son camp : les deux ministres Nouveau Centre, François Sauvadet (Fonction publique) et Maurice Leroy (Ville), ainsi qu'une partie des députés et le président exécutif Jean-Christophe Lagarde, ont notamment manifesté leur hostilité à ce projet.
François Sauvadet est venu le dire dimanche lors d'un conseil national du parti, devant lequel a été débattu, puis voté, le projet politique du Nouveau Centre pour 2012.
"Nous avons un message à porter au NC, nous avons une voix singulière à faire entendre lors de ce grand débat démocratique. Mais la question qui nous est posée, c'est celle de la méthode que nous retiendrons pour permettre à nos convictions et à ce programme de trouver un prolongement dans l'action que nous aurons à conduire pendant cinq ans au service des Français", a résumé M. Sauvadet.
"Nous avons, cher Hervé, un désaccord sur ce point qui tient au fond à une question simple: l'avenir de notre formation se jouera-t-elle au soir du 1er tour de l'élection présidentielle ou au soir du 2e tour des législatives?", a-t-il ajouté.
"La candidature d'Hervé Morin ne décolle pas. Elle reste bloquée à 0 ou 2% dans les sondages. Je pense que si nous voulons avoir une marque NC dans le projet présidentiel, il faut que l'on se mette autour de la table avec l'UMP, comme l'ont fait les Verts et le PS", a-t-il fait valoir, essuyant quelques huées de la salle.
"Mais qui peut croire que nous aurons la légitimité politique de revendiquer 20 ou 30 circonscriptions supplémentaires pour sauver le groupe NC à l'Assemblée, si nous ne démontrons pas avant, que nous représentons une voix, une force et une espérance, soutenus par des Français", lui a répondu M. Morin.
"Le secrétaire général de l'UMP a d'ailleurs tellement de respect pour nous, qu'il est dans le registre de l'intimidation", a constaté l'ancien ministre de la Défense, en référence aux menaces de Jean-François Copé d'investir des candidats UMP systématiquement contre les députés NC qui ne soutiendraient pas Nicolas Sarkozy au premier tour de la présidentielle.
"Qui peut penser un seul instant que l'armada UMP a besoin de nous pour mener campagne? Dans le meilleur des cas nous serons un alibi, une simple teinture centriste. En clair, renoncer maintenant, c'est décider de disparaître, sans fleurs ni couronnes", a-t-il conclu.