Une partie des salariés des radios et télés du service public est en grève mardi 2 octobre 2012
Ce mouvement de grève est déclenché contre le volet médias publics du projet de budget 2013. Dans un contexte de crise, ce budget prévoit un repli de 1,6% du total des dotations à l'audiovisuel public.
France Télévisions (France 2, France 3, France 4, France 5 et France 0), qui est le plus important poste de dotations du secteur, va subir la plus forte baisse. Le groupe bénéficiera en 2013 de 2,453 milliards d'euros. Cela représente une baisse de 2,3% par rapport à 2012, selon les chiffres du ministère.
"Il faut qu'ils se repositionnent", a souligné la ministre de la Culture et de la Communication. Aurélie Filippetti reconnaît toutefois qu'il y a "une contrainte budgétaire forte sur France Télévisions".
"La course à l'audimat, sur le même terrain que des chaînes commerciales, n'est pas la bonne manière d'envisager une stratégie pour le service public audiovisuel.
Il y a une réflexion qui est en cours avec eux (France Télévisions, ndlr) pour pouvoir réorienter les choses vers une vraie mission de service public", a déclaré la ministre. "Surtout à l'heure de la multiplication des chaînes et de la TV connectée, la différence se fera vraiment sur la qualité. Je suis persuadée que nos concitoyens attendent cela du service public", a poursuivi Aurélie Filippetti en citant en exemple "La boîte à musique", présentée par Jean-François Zygel l'été sur France 2.
La redevance va passer à environ 129 euros en 2013
"C'est pas forcément plus de crédits budgétaires qui sont les garants d'une amélioration de la qualité des programmes", a ajouté Aurélie Filippetti . "Il y a un effort budgétaire qui leur est demandé, mais avec une augmentation de la redevance qui n'est pas négligeable et qui sera un effort aussi pour tous les concitoyens. En retour, il faut que nos concitoyens voient la différence quand ils sont sur une chaîne du service public", a-t-elle jugé.
Le montant de la "contribution à l'audiovisuel public", nouvelle appellation de la redevance, va passer en 2013 à environ 129 euros, soit une hausse de deux euros prévue dans le projet de loi de finances, s'ajoutant à l'inflation.
Une réduction des effectifs de 5%
A France Télévisions, les syndicats craignent que cette réduction des dotations, aggravée par un retard dans les recettes publicitaires d'une soixantaine de millions d'euros en 2012, n'entraînent un "plan social", terme que la direction récuse. Une réduction des effectifs de 5% au cours de la période 2011-2015 est d'ores et déjà prévue par le contrat d'objectifs et de moyens (COM) signé en 2011 entre France Télévisions et l'Etat actionnaire.
Toutefois, le PDG Rémy Pflimlin a prévenu ses salariés que "les efforts" à réaliser pourront conduire "à prolonger le plan de départs volontaires actuel qui doit s'arrêter en 2012, voire à en aménager les modalités et le périmètre, au-delà de ce que prévoit le COM actuel". "Dans le cadre de la révision de ce COM, il y aura une partie stratégique qui sera forte et de là découleront un certain nombre de choix. C'est tout ce que l'on peut dire à cette heure", a indiqué à ce sujet Aurélie Filippetti.