Cette nuit, il faudra reculer sa montre d'une heure pour revenir à l'heure d'hiver.
Dans la nuit de samedi 29 au dimanche 30 octobre 2011 la France, et les pays de l'Union européenne, repassent à l'heure d'hiver.
En place depuis 1976 dans l'Hexagone, le changement d'heure à l'automne fournit fin octobre une heure de sommeil de plus, pour rattraper celle perdue fin mars. Imaginé après la crise pétrolière de 1973, le système devait permettre de réaliser des économies d'énergie, en faisant coïncider les horaires d'activités avec l'ensoleillement pour limiter l'utilisation de l'éclairage artificiel.
Selon une évaluation de l'Agence de l'Environnement et de la maîtrise de l'Energie
(Ademe), à l'horizon 2030, le gain global réalisé sur l'éclairage pourrait atteindre 340 GigaWattHeure (GWH) par an en France. S'y ajoute un gain de 130 GWH sur les usages thermiques comme le chauffage et la climatisation.
Eric Vidalenc, économiste à l'Ademe, reconnaît que les gains en matière d'éclairage "représentent un impact assez limité". Mais le changement d'heure, "qui est une mesure globalement bien acceptée", selon lui, "s'inscrit dans un ensemble d'initiatives visant à augmenter globalement l'efficacité énergétique", inscrites dans le Grenelle de l'environnement.
"Certes si on restait à l'heure d'été on aurait des gains en terme de consommation d'électricité plus importants", reconnaît M. Vidalenc. "Mais le souci, c'est d'éviter un décalage trop fort entre la vie sociétale et les horaires de lever du soleil en hiver, qui ne se lèverait alors qu'entre 09h et 10h". |
Des perturbations chez les écoliers
Pour l'Ached (Association contre l'heure d'été double) "on est en train de passer de zéro économie d'électricité à un impact négatif avec des perturbations et des accidents pour cause de manque de sommeil", selon sa présidente Eléonore Gabarain. Elle cite une étude commandée à Météo-France soulignant la présence de brouillards plus fréquents aux heures de pointe au printemps parce que l'heure a été avancée fin mars, avec "comme conséquence des ralentissements de la circulation, donc plus de pollution et plus d'essence consommée".
Outre la perturbation prouvée chez les écoliers, qui en heure solaire commencent à 05h42 au lieu de 08h indiqué par l'horloge en période d'heure d'été, Mme Bauer dénonce aussi les effets du manque de sommeil. "En 30 ans les Français ont perdu une heure et demie de sommeil favorisant la consommation de psychotropes dont nous sommes les champions".