Stadiers, policiers, vidéosurveillance : la montée d'un club en Ligue 1 implique également une évolution du dispositif de sécurité, comme à Dijon, où le DFCO fera ses débuts dans l'élite en accueillant Rennes, dimanche.
Fin mai, alors que toute la ville célèbre la montée de Dijonen L1, côté police, l'ambiance était plus inquiète.
"Les collègues ont beau être fans de foot, ils n'ont pas sauté de joie", confie
Christophe Fernandez, le secrétaire départemental d'Unité SGP Police-FO
(premier syndicat de gardiens de la paix).
Parlant de "gueule de bois pour la police dijonnaise", il estime que celle-ci
va "hériter de nouvelles missions, mais à effectif constant".
"Avec les ultras des grands clubs on peut s'attendre à une nouvelle forme de délinquance", ajoute Christophe Fernandez.
Début juin, dans une lettre au directeur général de la police nationale, Frédéric Péchenard, et obtenue par l'AFP, le secrétaire général d'Unité SGP Police-FO, Nicolas
Comte, "sollicite vivement" un "renfort d'effectif, à titre exceptionnel, de 30 policiers" à Dijon, suite à la montée du DFCO.
François Perrault, directeur départemental de la sécurité publique (DDSP) à Dijon,
se dit conscient de ce "travail en plus", et affirme que "la demande a été prise
en compte".
Déjà confronté à ce type de situation lors d'une précédente affectation dans l'Aube,
alors que Troyes était en L1, il dit avoir déjà obtenu "cinq ou six" policiers
supplémentaires en septembre.
"C'est un chiffre étayé. Nous avons essayé d'estimer combien ça avait coûté aux
villes similaires", explique-t-il .
Côté déploiement policier durant les matches, le passage de la L2 à L1, fait monter
l'effectif de policiers dijonnais mobilisés d'une "dizaine" à "45 pour les matches
sans problème", selon le DDSP de la Côte-d'Or.
En revanche, pour les "gros matches" face au Paris SG, l'Olympique de Marseille,
l'Olympique Lyonnais, l'OGC Nice ou l'AJ Auxerre - pour le "derby" régional - notamment, le dispositif pourra monter jusqu'à "250 fonctionnaires", tous services et renforts temporaires confondus, précise-t-il.
L'idée pour la police est "d'imprimer une marque dès le premier match" et "de
montrer sa force plutôt que d'avoir à s'en servir".
A la préfecture, qui a transmis des consignes de fermeté à tous les services, on met en avant le travail déjà réalisé avec les préventionistes du Service départemental d'incendie et de secours (SDIS) pour les tribunes ou avec la Direction départementale de la cohésion sociale (DDCS) pour l'aménagement des abords du stade Gaston-Gérard.
"On a demandé à la ville de Dijon, propriétaire du stade, de mettre du revêtement à la place du gravier et de tasser la terre pour éviter les projectiles et un meilleur éclairage dans certaines zones de passage de supporteurs pour faciliter la fouille", détaille Véronique Cazin de la DDCS.
Afin de répondre aux standards de la L1 en matière de vidéosurveillance, la mairie
indique notamment avoir investi 145.000 euros pour doubler les onze caméras déjà
existantes et les faire passer de l'analogique au numérique.
Principale ombre au tableau à Dijon, de l'avis de plusieurs connaisseurs du dossier: les stadiers.
Sur une trentaine de stadiers, habitués en L2 "à regarder le match plutôt que les spectateurs", la moitié "ne ferait pas l'affaire", selon l'un d'entre eux, professionnel de la sécurité.
"Il va falloir augmenter le nombre et la qualité" des stadiers, a déclaré à l'AFP
Alexander Grimaud, le directeur de cabinet de la préfète de Côte-d'Or.
Selon Gérard Pastor, conseiller technique du DFCO en charge de la sécurité, les stadiers "bénévoles" passeront à Dijon d'une trentaine à 80 en L1, voire à une centaine pour les gros matches".