300 personnes ont défilé dans les rues de Montceau pour soutenir Ilyès et Distephano, deux lycéens sans-papiers.
Une nouvelle fois, ce mercredi 9 novembre 2011, les jeunes montcelliens se sont mobilisés pour leur camarade Ilyès expulsé vers l'Algérie la semaine dernière et pour Distephano, un étudiant malgache vivant à Chalon et menacé de reconduite à la frontière.
Ils étaient 300 à défiler ce matin entre le lycée Parria et l'Hôtel de Ville. Tous condamnent l'expulsion d'Ilyès. Ils souhaitent qu'il revienne au plus vite pour qu'il reprenne ses études. Quant à Distéphano, il pointe chaque jour au commissariat. Ne pouvant pas assumer ce statut de clandestin, il aurait décidé de rentrer au pays avec l'engagement d'obtenir un visa rapide pour revenir à Chalon poursuivre son cursus.
De son côté, la préfecture de Saône-et-Loire a tenu à exposer dans un communiqué de presse les raisons de l'expulsion d'Ilyès. Voici la teneur de cette mise au point :
"Toufik Benyoucef, le père d’Ilyes, a obtenu un titre de séjour valable un an en tant que père d’un enfant français le 12 mai 2011. En effet, en 2003, à l’occasion d’une visite professionnelle en France pour laquelle il avait obtenu un visa de 15 jours, son épouse a accouché d’un enfant. Ce dernier s’est vu délivrer par le tribunal d’instance de Nîmes, le 1er mars 2005 un certificat de nationalité français. (...)
Ce n’est pourtant qu’en janvier 2011 que Toufik Benyoucef est revenu en France avec trois de ses enfants, tous mineurs alors, et muni d’un visa court séjour pour une nouvelle visite professionnelle. La famille qui ne devait séjourner que 15 jours mais s’est immédiatement installée à Saint-Vallier.
Son épouse qui s’était vu refuser le visa dans un premier temps a obtenu le même titre de séjour que son conjoint le 19 septembre 2011.
Quant à Ilyes Benyoucef, devenu majeur en février 2011, il a perdu de ce simple fait ses droits au séjour. Le fait d’avoir un frère français et des parents titulaires d’un titre de séjour ne lui confère pas, au regard des textes applicables, de droit au séjour. Il a par ailleurs, vécu toute sa vie en Algérie et étant arrivé depuis seulement neuf mois sur le territoire français il a conservé une partie de sa famille dans son pays d’origine, frère aîné et grand-parents. La décision de le reconduire mise en œuvre le 2 novembre dernier ne porte donc pas atteinte à sa vie privé et familiale au sens de l’article 8 de la convention européenne des droits de l’homme."