L'aristocrate de l'Yonne est jugé en appel pour complicité d'assassinat.
Le nouvel épisode d'un véritable feuilleton judiciaire se joue devant les assises de l'Aude, pour ce descendant d'une grande famille de la noblesse française.
L'audience de ce lundi 14 novembre 2011 est consacrée au cœur du drame avec l'examen des faits, le jour du crime. Trois hommes comparaissent devant la justice : Jean-Michel Bissonnet, riche retraité accusé du meurtre de sa femme, et ses deux co-accusés : l'Icaunais Amaury d'Harcourt, 86 ans, et Méziane Belkacem, 52 ans, jardinier et laveur de vitres occasionnel.
Méziane Belkacem est accusé d'avoir tué Bernadette Bissonnet de deux coups de fusil le 11 mars 2008, dans la propriété cossue du couple à Castelnau-le-Lez, dans l'Hérault. Il aurait agi pour le compte de Jean-Michel Bissonnet et pour de l'argent. De son côté, Amaury d'Harcourt est accusé d'avoir caché l'arme du crime par amitié pour Jean-Michel Bissonnet.
En face, les avocats de Bissonnet avancent la thèse d'un cambriolage ourdi par le duo Belkacem/d'Harcourt en mal d'argent, et qui aurait très mal tourné. Mais, le jardinier et le vicomte affirment qu'ils ne se connaissaient pas avant ce 11 mars. L'enquête n'a pu trouver aucun contact entre eux dans les trois mois précédant le drame.
L'alliance de la carpe et du lapin Amaury d'Harcourt, aventurier fantasque, a eu plusieurs vies, tour à tour chauffeur de poids lourds, chercheur d'or, patron de studio d'enregistrement de disques en Afrique, propriétaire d'un parc de loups et éleveur de sangliers en France. La passion de la chasse est à l'origine de sa rencontre avec Jean-Michel Bissonnet, dont l'ascension professionnelle fulgurante dans l'immobilier de bureaux lui permet de se retirer des affaires à 52 ans. Amaury d'Harcourt prend Bissonnet sous son aile et l'emploie comme "porcher" dans son élevage de sangliers. Le fils de commerçants pieds-noirs est "ébloui" par le monde de "grands banquiers, de grandes voitures" que lui ouvre le vicomte. Ce dernier fournit du gibier aux chasses de Chambord, les chasses présidentielles qu'il fréquentait alors. Amaury finit par considérer Jean-Michel comme son fils, Jean-Michel Bissonnet évoque un père spirituel. |
Deux procès ont déjà eu lieu devant les assises de l'Hérault, le premier ayant été interrompu à cause d'un des nombreux coups d'éclat de cette affaire. Cette fois, le dossier revient en appel devant un jury populaire de l'Aude, à Carcassonne. Ce nouveau procès, qui a débuté lundi 7 novembre 2011, devrait durer trois semaines. En première instance, Jean-Michel Bissonnet, totalement soutenu par ses enfants, avait été condamné à 30 ans de réclusion criminelle, son jardinier à 20 ans, et le vicomte Amaury d'Harcourt à huit ans de prison.