Alain Robert, surnommé le Spiderman français, a escaladé le plus haut gratte-ciel de France jeudi 10 mai 2012
C'est sans corde et à main nues qu'il est parti à l'assaut de la tour First, haute de 231 mètres. Il a escaladé en moins d'une heure cet immeuble qui se trouve dans le quartier d'affaires de la Défense, dans les Hauts-de-Seine.
Alain Robert, 49 ans, est originaire de Digoin, en Saône-et-Loire. Il est célèbre pour ses ascensions illégales d'édifices urbains à mains nues et sans matériel d'assurage. Cela lui vaut d'être souvent arrêté par la police. Mais, cette fois-ci, son ascension était autorisée. C'était l'occasion d'aider l'un de ses sponsors à "sensibiliser les Français sur le problème de la calvitie", lui qui en a souffert.
Le "Spiderman français" a gravi les derniers mètres de la tour sous les applaudissements de centaines de personnes admiratives. Son exploit s'est déroulé sous un ciel nuageux et quelques brusques coups de vent. "Les dix derniers mètres ont été difficiles, je savais qu'il fallait que je garde un peu d'énergie en réserve", a affirmé "l'homme araignée" après l'ascension, se disant "content d'être en vie". "Je suis quelqu'un de jusqu'au-boutiste. Si je n'avais pas réussi, je serais revenu. Pour les tours Petronas à Kuala Lumpur, j'avais eu besoin de trois tentatives", a-t-il ajouté.
Alain Robert, qui a pourtant gravi plus de cent gratte-ciels et monuments sur la planète, appréhendait quelque peu l'ascension de la Tour First. "Cette tour n'est pas franchement facile. Elle est compliquée de par sa structure et son revêtement assez glissant", avait-il confié peu avant de s'attaquer au gratte-ciel par le biais d'une conduite de gaz. "J'ai toujours peur, mais c'est une peur maîtrisée", avait ajouté cet homme d'1,65m pour 50 kg, qui nie être "un kamikaze".
Spiderman souffre de vertige
Passionné d'escalade depuis son plus jeune âge, "l'homme araignée" a notamment gravi la plus haute tour du monde, Burj Khalifa à Dubaï (828 mètres), en mars 2011, et plus récemment, le 12 avril, The Torch, un hôtel de Doha (Qatar) en forme de torche olympique qui culmine à 318 mètres. Pour vaincre Burj Khalifa, en verre et béton, il s'était toutefois équipé de cordes de sécurité, à la demande des organisateurs. "Il y a quelques années, j'ai choisi de vivre plutôt que de survivre", a affirmé Alain Robert pour expliquer les raisons motivant ses multiples ascensions.
Malgré ses prouesses, ce père de trois enfants souffre de vertige dû à un problème d'oreille interne. Il est considéré par la Sécurité sociale comme invalide à 66% : les conséquences d'une chute la tête la première lors d'une descente en rappel en raison d'un noeud "mal fait". Lorsqu'on lui demande comment il surmonte son handicap, Alain Robert répond qu'il utilise "les 34% restants".