Un propriétaire de salles de jeux à Macao a acheté le château et ses vignes pour 8 millions d'euros
Cet investisseur chinois a racheté ce château de Côte-d'Or et son domaine viticole de deux hectares. Il a déboursé la somme record de 8 millions d'euros, et ce malgré une forte mobilisation des viticulteurs.
Ce château classé date du XIIe siècle. Il appartenait à plusieurs membres d'une même famille française. La transaction a eu lieu en avril-mai.
Selon Jean-Michel Guillon, président du syndicat des vignerons de Gevrey-Chambertin, ce bien était estimé par plusieurs professionnels à 3,5 millions d'euros au départ. "On a été au courant de la vente un an avant. L'association des vignerons que je représente, et de nombreuses personnes, dont des amoureux des pierres, avions monté un projet pour racheter le château et le mettre à disposition des habitants et y installer un office du tourisme et une salle de réception", a indiqué Jean-Michel Guillon mercredi 22 août 2012.
Les viticulteurs bourguignons avaient fait une proposition à 4 millions d'euros qui leur a été refusée, puis à 5 millions d'euros : "les propriétaires en voulaient 7 millions et ils l'ont vendu à 8", a déploré ce viticulteur qui redoute désormais "une déferlante d'investisseurs étrangers en Bourgogne".
"Notre patrimoine fout le camp"
Gevrey-Chambertin est l'un des plus fameux vins de Bourgogne, mais aussi la plus célèbre appellation sur 550 hectares en Côte de Nuits. Le château produisait quant à lui 10 à 12 000 bouteilles par an, selon le viticulteur. "On commence à se dire que notre patrimoine fout le camp, car ce n'est pas le seul rachat dans le coin", selon Jean-Michel Guillon qui cite "le rachat à peu près au même moment du domaine Maume de 5 hectares à Gevrey par un Canadien".
En dépit de la crise, les transactions de domaines viticoles français se multiplient. Les surfaces cédées ont doublé en 20 ans et le prix moyen par hectare a été multiplié par trois, selon une étude dévoilée en juin par le réseau Vinéa, spécialiste sur ce marché. Les Français restent les principaux investisseurs (60%). Mais, le marché voit émerger une nouvelle génération d'hommes d'affaires, en provenance de Chine notamment, qui misent sur le vignoble français et surtout le Bordelais.