L'Etat annonce un plan face à la hausse inquiétante des prix des céréales et des oléagineux
Le gouvernement a annoncé plusieurs mesures à l'issue du Conseil des ministres mercredi 12 septembre 2012.
En France, la flambée des prix des matières premières "renchérit les coûts de production des éleveurs" notamment de volailles et de porcs. Cette envolée "peut déstabiliser l'ensemble des filières animales", avec des effets pouvant aller "jusqu'au consommateur".
Des mesures permettront "aux éleveurs de passer le cap difficile", a indiqué le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll :
-Une table ronde sera organisée pour "améliorer les relations contractuelles et commerciales au sein des filières animales". "Il est indispensable de répartir le poids de l'augmentation des coûts de production entre les différents maillons de la filière". Le ministre a précisé que "l'éventuelle répercussion" sur le consommateur "devra être responsable et les abus seront sanctionnés".
-Un "plan silo" sera mis en place. Objectif : augmenter de 5 millions de tonnes les capacités de stockage du pays, qui sont actuellement en recul. Estimé à un milliard d'euros, ce "plan silo" est à la charge des opérateurs.
-Un soutien spécifique sera apporté par les banques aux éleveurs en difficulté.
-Le gouvernement abondera de 10 millions d'euros l'enveloppe pour la mise aux normes des bâtiments d'élevage de truies gestantes.
-L'Etat a prévu de réviser la fiscalité agricole dans la loi de finances 2013. De nouveaux outils aideront les agriculteurs à faire face aux aléas climatiques ou encore aux variations "excessives" des prix des matières premières.
Une pause dans les biocarburants
La hausse des prix des céréales et des oléagineux a pris des "proportions
inquiétantes" ces derniers mois. Cette augmentation peut "mettre en péril la sécurité alimentaire des pays les plus pauvres". Une pause sera donc observée dans les biocarburants concurrents de l'alimentation.
Cela se traduira au niveau national par la limitation à 7% du taux d'incorporation dans les carburants des biocarburants de première génération, issus notamment des cultures de maïs et de soja.
Paris entend atteindre l'objectif européen de 10% d'énergies renouvelables dans les carburants grâce aux biocarburants dits de deuxième génération. Ceux-ci utilisent notamment de la matière organique n'entrant pas en conflit avec l'alimentation.