Le système éducatif français est marqué par une très forte inégalité scolaire, dit un rapport de la Cour des comptes.
La Cour des comptes a mis en ligne la synthèse d'un "référé", c'est-à-dire d'un rapport adressé au ministre de l'Education le 11 juillet 2012. Le document contient un certain nombre d'observations faites lors de contrôles dans quatre académies, dont celle de Dijon.
Les magistrats de la Cour ont effectué des contrôles au ministère et dans quatre académies (Aix-Marseille, Créteil, Dijon et Rennes) qui regroupent près de 20% des élèves du primaire comme du secondaire. Il ressort du rapport que le système éducatif français ne corrige pas les inégalités entre les élèves, et qu'il contribue même à les renforcer.
La Cour des comptes souligne qu'il n'y a pas de corrélation entre les difficultés scolaires constatées sur le terrain et les moyens d'enseignement alloués par le ministère de l'Education nationale. Pire, on voit parfois des établissements confrontés à un échec scolaire important qui sont moins bien dotés que des établissements qui ont des taux de réussite plus élevés.
Des critères "largement inadaptés"
Le ministère répartit les moyens entre les établissements scolaires en fonction de critères créés il y a une dizaine d'années et qui sont aujourd'hui "largement inadaptés". On observe ainsi que les académies à dominante rurale sont nettement avantagées. La Cour note aussi "un manque de transparence, puisqu'il n'est pas possible de calculer à partir de critères explicites les dotations qui seront accordées aux académies".
La Cour des comptes préconise qu'un recensement précis des difficultés scolaires soit transmis par les académies au ministère, avant que celui-ci procède aux arbitrages nécessaires. En outre, "le ministère devrait répartir les moyens d'enseignement, non entre des académies inévitablement hétérogènes, mais entre des territoires plus restreints".
"L'ensemble du dispositif devrait être avant tout conçu à partir du terrain et des besoins des élèves et non à partir de critères généraux basés sur des statistiques globales", indiquent les magistrats.