Journée d'hommage aux harkis : qu’attendent les familles de Bourgogne ?

La journée nationale d'hommage aux harkis a lieu le 25 septembre. Elle a pour but d’honorer ceux qui ont été massacrés à la fin de la guerre d'Algérie pour s’être rangés aux côtés de la France. Certains ont pu échapper à la mort en s’installant en France.

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Abdelali Dembri fait partie des harkis qui ont trouvé refuge en métropole.
En 1964, il s’est installé dans un préfabriqué à la cité de l'Oasis, située à un kilomètre du village de Saint-Valérien, dans l’Yonne. Il y avait alors une quarantaine de familles de harkis. Aujourd’hui, il n'en reste  plus que cinq. 

Le temps a passé, mais comme de nombreux harkis, Abdelali Dembri souffre depuis des années du manque de reconnaissance envers ceux qui ont combattu au côté de l'armée française.

Le reportage de Sébastien Kerroux, Yoann Etienne et Laurence Crotet-Beudet

La journée nationale d'hommage aux harkis a lieu le 25 septembre. Elle a pour but d’honorer ceux qui ont été massacrés à la fin de la guerre d'Algérie pour s’être rangés aux côtés de la France. Certains ont pu échapper à la mort en s’installant en France : c’est le cas de 40 familles de harkis qui se sont établies en 1964 dans la cité de l'oasis, à Saint-Valérien, dans l'Yonne. Intervenants : -Abdelali Dembri, ancien harki -Khadra Safrioune, présidente de l’association des harkis de l’Aube et de Bourgogne

Intervenants : Abdelali Dembri, ancien harki et Khadra Safrioune, présidente de l’association des harkis de l’Aube et de Bourgogne

Pourtant, des pas ont été faits. 

Le 14 avril 2012. Nicolas Sarkozy, qui était alors président de la République, reconnaissait la responsabilité de la France dans l'abandon d'une partie des harkis. "La France se devait de protéger le Harkis de l’Histoire. Elle ne l’a pas fait. La France porte cette responsabilité devant l’Histoire", avait-il déclaré.

Les harkis et leurs descendants souffrent encore "de discriminations, préjugés, racisme, intolérance"

 

"Les responsabilités des gouvernements français"

Cette fois, c’est François Hollande qui a "reconnu" dimanche 25 septembre 2016 "les responsabilités des gouvernements français dans l'abandon des harkis".
"Je reconnais les responsabilités des gouvernements français dans l'abandon des harkis, les massacres de ceux restés en Algérie et les conditions d'accueil inhumaines de ceux transférés en France", a déclaré le chef de l'Etat lors d'une cérémonie organisée aux Invalides à Paris.

Pour François Hollande, les harkis et leurs descendants souffrent encore "de discriminations, préjugés, racisme, intolérance". Il a déploré que "la prise en compte des droits (des harkis) fut longue à obtenir. Leurs enfants ont souffert de ne pas être pleinement intégrés dans la République."

Le président de la République a été applaudi par les représentants des harkis présents dans l'assistance. Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen figuraient aussi parmi les invités.

 

Cette reconnaissance peut-elle changer les choses ?

Abdelali Dembri et les autres espèrent maintenant que cette reconnaissance officielle permettra aux harkis et à leurs familles d'être indemnisés au titre du préjudice moral et matériel. 

Après les accords d'Evian le 18 mars 1962, 55 000 à 75 000 harkis, ont, selon les historiens, été abandonnés en Algérie et victimes de sanglantes représailles de la part des nationalistes. Environ 60 000 ont été admis en France. Avec leurs descendants, leur communauté est estimée à 500 000 personnes.


En Bourgogne, des plaques commémoratives rappelant cette page d’histoire ont été installées dans plusieurs villes : c’est le cas notamment en Côte-d’Or (Dijon, Is-sur-Tille, Vanvey-sur-Ource, Baigneux-les-Juifs) et dans l’Yonne (Auxerre, Sens, Paron, Saint-Valérien).
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