Des viticulteurs bio jurassiens se livraient à une drôle d'expérience mardi 16 juillet : une fête du slip afin de vérifier la qualité des sols. Il y a trois mois, ils ont enfoui des slips en coton naturel dans le sol. Ils ont enfin véfifié leur état de décomposition.
Cet événement avait pour but "de vérifier l’activité biologique des sols du domaine Cartaux-Bougaud grâce au test du slip". Cela consistait à enterrer des sous-vêtements en coton de couleur blanche afin de vérifier quelques mois plus tard s’ils ont été décomposés par la microfaune du sol.
L'expérience qui a eu lieu à Arlay, dans le Jura, est désormais terminée. Les slips en coton naturel, matière qui se dégrade normalement, avaient été mis en sol, à 15 centimètres sous terre il y a 3 mois. Ils ont été retirés ce mardi 16 juillet. Certains n'ont pas été retrouvés, d'autres sont en décomposition partielle.
"Comparer des pratiques différentes"
L'utilisation du slip n'est pas anodine : l'élastique qui l'entoure permet aux vignerons de retrouver sa trace sous terre car il se dégrade bien moins rapidement que la partie cotonneuse.
"Les viticulteurs ont enterré les slips dans plusieurs parcelles et ont voulu comparer des pratiques différentes", explique Bérangère Thill, de l'association Interbio Franche-Comté, qui oeuvre pour le développement des filières biologiques de Franche-Comté.
Une expérience abordable pour sensibiliser
Ce n'est pas une première en France. Un viticulteur alsacien avait déjà expérimenté cette "fête du slip". L'association Interbio au niveau régional s'en est inspirée pour sensibiliser une vingtaine de viticulteurs du domaine Cartaux-Bougaud, qui cultivent en grande partie de manière conventionnelle. Parmi la vingtaine participants : quelques viticulteurs biologiques. Pendant près de trois mois, ils ont pu échanger autour leurs productions : "A la fin, ils ont remarqué une différence dans la détérioration des slips", explique Matthieu Christopherson de Cointet, délégué général d'Interbio Franche-Comté, avant de poursuivre :
Le domaine Cartaux-Bougaud n'a pas hésité à se montrer volontaire : "C'est un bel exemple d'échange entre le biologique et le conventionnel", se réjouit le délégué général qui n'écarte pas la possibilité d'autres expériences du genre. Ces dernières n'ont aucune portée scientifique : seule la volonté de sensibiliser importe à l'association."L'objectif n'était pas de donner des bons ou des mauvais points. Nous avons lancé cette cette action dans le but de proposer une méthode simple pour faire mesurer aux viticulteurs le vivant de leur sol."
Le gouvernement a récemment mis en place un plan Ecophyto. Ce dernier vise à réduire et améliorer l’utilisation des produits phytosanitaires (communément appelés pesticides) en France tout en maintenant une agriculture économiquement performante.
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