Son nom fait sourire mais Gland (canton de Vaud) a des ambitions. La petite ville suisse va dépenser près de 420.000 euros en trois ans pour changer son image de cité-dortoir et se faire une place au bord du lac Léman.
"C'est vrai qu'il y a des moqueries sur le nom mais on ne veut pas en changer, ce n'est pas notre motivation", assure Christine Girod, la syndique de Gland (comme on nomme le chef ou la cheffe de l'exécutif d'une commune dans les cantons de Fribourg et de Vaud).
La petite ville située au bord du Lac Léman et voisine de Nyon veut investir 395.000 francs suisses, l'équivalent de 420.000 euros, dans une ambitieuse campagne de communication pour "redorer son blason". La proposition a été déposée sur le bureau du Conseil communal le 3 octobre dernier. Elle sera soumise au vote le 7 novembre prochain. Une proposition qui n'est pas passée inaperçue dans la presse helvète.
"Le nom, on l'assume"
"On est passé de 3.500 habitants dans les années 80 à 14 000 aujourd'hui, explique Christine Girod à France 3 Franche-Comté. Et il y a une forte demande de la population." Un sondage, réalisé en 2021, a montré que les Glandois et Glandoises vivaient bien chez eux, mais que "l’image externe n’était pas celle renvoyée par les habitants", précise l'élue locale dans le journal La Côte.
Le nom, on l'assume. Ce n'est pas le message. Mais on ne veut plus de cette étiquette de cité-dortoir ! Hier, c'est vrai que c'était le cas mais il s'est passé beaucoup de choses ici depuis 20 ans.
Christine Girod, syndique de Gland (Suisse).
Gland n'est pourtant pas une inconnue. Jérôme Napoléon, le cousin germain de Napoléon III, ou Oscar Wilde, le fameux poète irlandais, y ont réisdé au XIXe siècle. Michael Schumacher, le septuple champion du monde de Formule 1, y a élu domicile. Mais la commune vaudoise souffrirait d'un réel manque de notoriété et peine à recruter pour ses propres services. "Nous n'avons pas de château ou de remparts comme à Nyon, souligne Christine Girod. Il faut qu'on écrive notre propre histoire. L'idée, c'est aussi de rester attractifs sur le marché du travail et de séduire les techniciens et spécialistes dont nous avons besoin pour notre commune".
Cette campagne de publicité devrait s'étaler sur trois ans. On n'en connaît pas encore le contenu mais "il y aura des encarts dans la presse, de l'affichage dans les rues et une campagne sur les réseaux sociaux". Une dépense plutôt "raisonnable" selon Christine Girod. "400 000 francs suisses sur un budget annuel de 80 millions, ce n'est pas si important et c'est un investissement".
Un atout pour Gland dans l'Yonne
De l'autre côté de la frontière, en Bourgogne, mais toujours à Gland (Yonne), on suivra, avec intérêt, dit-on, cette drôle de campagne de communication. Mais sans rêver d'imiter la commune suisse homonyme. "On est aujourd'hui 30 habitants dans le village, sourit Sandrine Neyens, la maire. On n'a pas les moyens de faire la même chose."
Et on explique ici que le nom de Gland reste la meilleure des publicités. Cette dénomination suffit apparemment à elle seule à susciter la curiosité et a attiré les visiteurs. "Je possède deux gîtes dans le village et le nom de Gland est plutôt un atout pour faire venir les touristes", assure la maire. Un nom qui fait surtout la "fierté" des Glandinois et Glandinoises. Et qui vaut bien quelques plaisanteries.
Il n'existe que trois communes nommées Gland en Europe. Outre la ville suisse et le petit village du Tonnerrois, on trouve également un Gland dans l'Aisne. Cette commune de 450 habitants, appelés Glamois et Glamoises, est située près de Château-Thierry et est d'ailleurs jumelée avec Gland dans l'Yonne.
