CANICULE. Dans le Jura, les premières vendanges débutent, 200 vendangeurs encore recherchés

Alors que la canicule bat son plein, le raisin des domaines du Jura ont mûri à vive allure. Initialement prévue début septembre, l'ouverture de la cueillette pourrait bien avoir lieu dès cette fin du mois d'août. Dans les vignes pourtant, nombre de saisonniers vendangeurs manquent encore à l'appel.

"Des domaines vont commencer les vendanges dès la fin de cette semaine", assure ce lundi 21 août Sandie Camsat, responsable planning à Soelis, une entreprise qui gère le recrutement de nombreux vignerons et viticulteurs du Jura.

La saison 2023, alternant fortes chaleurs et pluies, a permis au raisin de se développer plus rapidement. "Le chaud, ça accélère les choses", confirme Rachel Outhier, technicienne viticole à la Société de Viticulture du Jura.

"On a eu les bonnes conditions", note également un saisonnier. "C'est dû à la météo très ensoleillée : les raisins vont être matures plus tôt, ils vont être très sucrés".

200 postes sont toujours à pourvoir

Les vignerons sont donc contraints à trouver des petites mains plus tôt que prévu. "On recrute 25 personnes dès jeudi [24 août]", explique Sandie Camsat. Une tâche qui s'avère compliquée, les candidats n'étant pas assez nombreux.

"On nous demande environ 500 personnes et j'ai reçu à peu près 350 candidatures, en sachant qu'elles ne seront pas toutes retenues", s'ensuit-elle. La responsable planning estime à 200 le nombre de postes encore vacants sur le département du Jura.

► Candidater pour les vendanges 2023.

Les mineurs dès 16 ans peuvent postuler aux emplois saisonniers dans les vignes, sous réserve d'une autorisation parentale.

C'est une année qui est assez compliquée, on est loin d'avoir fini le recrutement.

Sandie Camsat, responsable planning à Soelis

"Les vendanges, c'est difficile. Il faut porter le raisin, il faut le couper, c'est difficile", admet le saisonnier. Un travail très physique et peu rémunéré. "Les saisonniers sont payés au Smic", détaille Soelis. Sandie Camsat l'admet : "C'est peut-être un point sur lequel les domaines vont devoir travailler à un moment ou à un autre".

"L'objectif, c'est de fidéliser les travailleurs"

Alors pour attirer un peu plus, le secteur s'adapte. Un service de transport, des villes - Lons-le-Saunier, Dole, etc. - à destination des vignobles, sera mis en place. "On a six minibus qui vont tourner un peu partout dans le département, d'un domaine à l'autre", précise Sandie Camsat.

"On a également axé notre recrutement sur les saisonniers professionnels, en leur proposant un logement gratuit [ndlr : un minimum de deux ans d'expérience est requis pour bénéficier de cette offre]", ajoute-t-elle. "L'objectif, c'est de fidéliser les travailleurs".

"On a décidé de faire appel à un prestataire bulgare, pour faire appel à de la main d'œuvre étrangère", relate Sandie Camsat. Une soixantaine de travailleurs bulgares sont ainsi attendus cette année dans les vignes jurassiennes.

Des paires de bras qui ne seront pas de trop cette année dans le Jura. "Dans l'ensemble, il y a une belle charge sur pied", affirme Rachel Outhier. "Si tout va bien jusqu'aux vendanges, ce sont de belles vendanges qui s'annoncent."