Le centre Athénas et les Autoroutes Paris-Rhin-Rhône (APRR) ont annoncé la signature d'une convention de mécénat, mardi 5 septembre, prévoyant un financement de 250.000 euros sur deux ans.
Le centre Athénas va bientôt s'agrandir. Connu pour soigner et réhabiliter les animaux sauvages en détresse, le centre animalier situé à l'Étoile (Jura) va se doter d'un nouveau centre de soins, grâce à une convention de mécénat signée mardi 5 septembre, avec les Autoroutes Paris-Rhin-Rhône (APRR).
Ces 250.000 euros alloués sur deux ans doivent permettre au centre Athénas d'augmenter ses capacités d'accueil. "Nous accueillions environ 1.000 animaux par an au début des années 2000 contre presque 5.000 aujourd'hui", détaille le directeur Gilles Moyne auprès de France 3 Bourgogne-Franche-Comté. "Cette nouvelle infirmerie va aussi améliorer les conditions de travail et répondre aux besoins de ceux qui viennent travailler au centre".
Une histoire qui dure entre Athénas et APRR
Si le lynx, la star du centre, a déjà un espace dédié, la surface totale sera a minima doublée pour héberger les autres animaux (oiseaux, mammifères, reptiles, amphibiens...), avec une infirmerie, un bureau ou encore une nurserie. Ambitieux, ce projet s'inscrit dans la continuité de la première convention signée en 2018 entre le centre Athénas et les APRR. "Déjà en 1998 lors de la construction de l'autoroute A39, on avait touché une aide compensatoire pour édifier des volières", se souvient Gilles Moyne.
Alors que l'activité humaine représente 95% des causes d'accueil au centre Athénas selon son site internet, l'investissement des APRR relève du bon sens. "Il n'y a aucun intérêt pour eux à ce que des automobilistes percutent des animaux", poursuit Gilles Moyne, qui réalise de son côté des diagnostics pour rendre la voirie non dangereuse.
Cela a notamment permis de réaliser que les écoponts (ou passages à faune) étaient très peu empruntés par les lynx, obligeant à trouver d'autres solutions pour que les félins ne traversent pas la route. Par exemple, en rehaussant les grillages ou en arrêtant de tondre la végétation aux alentours.
"La politique de l’État pour les centres de soins est de ne pas aider les centres de soins"
Bien que le centre Athénas travaille ponctuellement avec les collectivités locales, il ne bénéficie pas de subvention étatique. "La politique de l’État pour les centres de soin est de ne pas aider les centres de soins", explique Gilles Moyne, satisfait de l'appel majoritaire au financement privé et participatif dans son modèle économique."Cela nous donne beaucoup de latitude sur le choix des actions et nous donne une grande liberté de parole".
"C'est une démarche gagnant-gagnant", assure Guillaume Hérent, directeur général APRR & AREA, au micro d'Autoroute INFO. "Ça nous intéresse d'avoir des spécialistes de la faune pour nous aider dans nos problématiques de préservation de la biodiversité aux abords des autoroutes".
Si le projet de nouveau centre de soins a eu "des hauts et des bas pour des raisons urbanistiques et administratives", Gilles Moyne attend le début des travaux dans le courant de l'automne, pour une date de livraison au printemps 2024. Réalisé avec des conteneurs maritimes réaménagés, ce nouveau bâtiment se veut durable dans le temps, autonome énergétiquement grâce aux panneaux solaires, et responsable via la récupération de l'eau de pluie.
Avec plus de 50.000 animaux soignés depuis 1987, un réseau de 300 bénévoles et une zone d'intervention s'étalant sur 11 départements, le centre Athénas se voit donc réinvesti dans sa mission de sauvegarde de la faune sauvage dans l'est du pays.