Comment se protéger contre la drogue du violeur ? La préfecture du Jura distribue des "capotes de verres"

Pour éviter de se faire droguer à son insu, la préfecture du Jura distribue 2600 "capotes de verre" à des associations et aux forces de l'ordre à mettre sur son verre lors des soirées. Ces capotes seront données lors du Lons Electronic Festival et dans les boîtes de nuit.

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Que se cache-t-il sous ce nom étrange de "capote de verre" ? C'est un capuchon en silicone que l'on peut mettre sur son verre lors de soirées pour éviter de se faire droguer au GHB, connu aussi sous le nom de drogue du violeur. Et, pour la première fois en Bourgogne-Franche-Comté, une préfecture a décidé d'en distribuer.

La préfecture du Jura a distribué jeudi 3 octobre 2024  2 600 capotes de verre à des associations, aux forces de l'ordre et au CIDFF (Centre d'information sur les droits des femmes et des familles). L'objectif : distribuer ces capuchons aux jeunes de 18 à 30 ans.

Ces capotes de verre sont flexibles. Elles peuvent s'adapter à plusieurs tailles de verre et sont réutilisables. "Elles ont été fabriquées avec des matériaux respectueux de l'environnement", livre Stéphanie Deblaere, déléguée départementale aux droits des femmes et à l'égalité à la préfecture du Jura. Sur l'emballage en carton de ces capuchons, un QR code est présent. En le scannant, on trouve aussi un "guide de survie" en milieu festif.

Il vaut mieux prévenir que guérir

La problématique de soumission chimique n'est pas très présente dans le Jura, mais la déléguée départementale est dans une démarche de prévention. " On préfère prévenir que guérir".

On a la chance d'être moins exposé que les milieux urbains, mais le risque n'est pas nul.

Stéphanie Deblaere, déléguée départementale aux droits des femmes et à l'égalité à la préfecture du Jura

Pour elle, il s'agit aussi de sensibiliser des jeunes qui seront peut-être peu touchés sur le territoire du Jura, mais qui seront d'autant plus vulnérables lorsqu'ils partiront faire leurs études dans des territoires plus urbains. "Il faut aussi sensibiliser en amont", souligne-t-elle.

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"Profiter sans se mettre en danger"

La préfecture en a distribué 1 100 à l'association Info Jeunes Juras. "Ils sont présents sur des festivals et distribuent déjà des kits de prévention avec des préservatifs et des bouchons d'oreille", informe Stéphanie Deblaere. Elle ajoute : "Ils avaient des capotes de verre, mais pas en nombre suffisant, donc on complète". L'association sera présente sur le Lons Electronic Festival, prévu le 26 octobre. Ils en distribueront à cette occasion.

Ça relance aussi la question de quel comportement j'adopte quand je sors pour bien profiter sans me mettre en danger.

Stéphanie Deblaere, déléguée départementale aux droits des femmes et à l'égalité à la préfecture du Jura

Dès cette semaine, les capotes de verre ont été distribuées dans les centres de santé sexuelle et dans les milieux scolaires. "La police et la gendarmerie ont prévu des actions dans les boîtes de nuit du territoire", complète-t-elle.

Une première en Bourgogne-Franche-Comté

Les premiers retours des acteurs de terrain sont très positifs : "Ils sont super partants, ils trouvent le dispositif sympa et très utile". Du côté des jeunes, l'enthousiasme est également présent. "Ils trouvent que ça a un côté un peu rigolo. C'est une façon de customiser son verre. Ça peut se décliner de pleins de façon différente", rapporte la déléguée départementale.

Si des capotes de verre étaient déjà distribuées par des acteurs locaux comme Info Jeunes Juras, le fait que la préfecture s'empare de ce sujet est une première. "On est huit déléguées au droit des femmes et à l'égalité dans la région Bourgogne-Franche-Comté et aucune ne connaissait le dispositif, note Stéphanie Deblaere. La déléguée du Jura a pris connaissance de ce dispositif via les réseaux sociaux. "J'avais vu ça sur Instagram et je suis dit "c'est trop bien"", sourit-elle. 

Plus pratique que le vernis

Si Stéphanie concède qu'il y a un temps d'accoutumance à l'utilisation de cet objet, elle attire néanmoins l'attention sur la facilité d'utilisation de ces capuchons. "C'est plus pratique que d'autres outils comme le vernis que l'on met et où il faut tremper son doigt dans le verre pour voir changer ou non la couleur du vernis. Il existe aussi des tickets que l'on trempe et si sa couleur vire, c'est qu'il y a de la drogue dedans", indique-t-elle. Ces outils ne peuvent s'utiliser qu'en cas de suspicion. "Avec la capote de verre, on est tranquille pour la soirée"

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