Contamination à la bactérie E.coli : la filière morbier "espère que le consommateur gardera confiance" en elle

Suite à l'hospitalisation de deux enfants qui ont consommé du morbier contaminé à la bactérie Escherichia Coli, Joël Alpy, président du syndicat interprofessionnel de l'AOP Morbier, tient à l'assurer : "La priorité de la filière, c'est la sécurité du consommateur".

En décembre 2023, deux enfants du département du Rhône ont été hospitalisés dans un état grave après avoir consommé du morbier au lait cru contaminé à la bactérie Escherichia Coli. Ces faits, médiatisés ce début février, font suite à un rappel massif de plusieurs lots de fromages au lait cru fabriqués dans le Jura, qui est toujours en cours. 

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Face aux inquiétudes des consommateurs, Joël Alpy, président du syndicat interprofessionnel de l'AOP Morbier répond aux questions d'Aline Bilinski. "Nous sommes très touchés par ce qu'il s'est passé et nous espérons que ces enfants vont s'en sortir", soutient-il. 

Qu'est-ce qui est mis en place par la filière pour éviter les contaminations ? 

Joël Alpy, président du syndicat interprofessionnel de l'AOP Morbier : La priorité absolue de la filière Morbier a toujours été la sécurité des consommateurs. Nous avons mis en place de nombreux protocoles sur les laits et les fromages, ainsi qu'un passeport lait cru, sur les critères d'hygiène. Des formations sont faites par un vétérinaire auprès des producteurs sur la bactérie, la façon dont elle se propage. Quand le protocole est respecté, ça marche, mais il faut absolument que tout le monde le fasse avec vigueur. 

Collectivement, on fait beaucoup de choses. Individuellement, il faut que chaque atelier prenne conscience des risques. Nous avons pris la décision lors du dernier conseil d'administration du syndicat d'aller dans tous les ateliers pour vérifier que les protocoles sont bien mis en place. 

Mais il y a eu un trou dans la raquette... 

Joël Alpy : Malheureusement, on travaille avec du vivant. Ce n'est jamais simple. Il faut être particulièrement vigilant lors de la traite des vaches, car c'est à ce moment-là que l'on peut contaminer le lait avec la bactérie E. Coli. 

On ne peut cependant pas cautionner ce qu'il s'est passé. Des manquements ont été reconnus [dans l'atelier où ont été fabriqués les morbiers contaminés]. Le protocole a été mis en place le 12 octobre, mais la contamination s'est passée juste avant. Ce n'était pas de chance.

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L'atelier a joué la transparence avec la filière morbier et les services de l'État, a effectué un rappel de produit plus conséquent qu'il ne l'aurait dû. [Tous les fromages à pâte pressée non-cuite vendus par la fromagerie Monts et Terroirs basée à Poligny (Jura) ont été rappelés : le morbier, la raclette et la tomme, NDLR]. L'atelier a essayé de protéger le consommateur et la filière. 

Quelles conséquences ont eu ces contaminations pour la filière morbier ?

 

Joël Alpy : Il est encore trop tôt pour connaître les conséquences de ces contaminations. On espère que le consommateur gardera la confiance. En tout cas, nous jouons la transparence. Nous rappelons que nous travaillons avec du lait cru qui n'est ni chauffé, ni pasteurisé. Il faut comprendre qu'on ne peut pas être à l'abri, le risque zéro n'existe pas. La filière tirera les enseignements. Nous travaillerons avec les autorités sanitaires pour que cela ne se reproduise plus. 

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