À Tavaux près de Dole dans le Jura, les habitants d’un lotissement alertent. Une entreprise située dans la zone industrielle à proximité de leurs maisons ferait trop de bruit. Explications.
Derrière les maisons, le bruit de la ferraille. Pour cet habitant, une nuisance intolérable. “C’est le bruit ! Quand il prend son énorme grue et qu’il laisse tomber les métaux dans les bennes, quand il trie, ça devient horrible, et ça, c’est du matin au soir, de 8 heures à 17 h. Et le midi dernièrement, quand on mange, il travaille aussi” dénonce un riverain interviewé par nos journalistes Elisabeth Braconnier et Hugues Perret. 500 personnes vivent dans le lotissement situé à proximité, protégés par un rideau de haies de l'activité de tri de métaux.
L’entreprise NégoMétaux spécialisée dans l’achat et le recyclage des métaux non ferreux et de la ferraille s’est implantée depuis février dans la zone industrielle Fermouche, rue de Bruxelles à Tavaux. La société cherchait un second site pour s’agrandir.
Selon elle, une installation parfaitement dans les normes. Le terrain a été loué à un privé. La commune affirme avoir été mise devant le fait accompli. Après les plaintes des riverains, la DREAL a fait réaliser une enquête de bruit. “On est en dessous de la moyenne autorisée. On a droit à 70 décibels dans cette zone, on est à 65 en moyenne dans la journée en ce moment. On est conforme” se défend Tayson Stephan, gérant de l’entreprise NégoMétaux.
Une entreprise qui ferait trop de bruit ? La mairie de Tavaux l’a constaté elle aussi. “D’après les chiffres de l’étude, ça reste dans le domaine du compatible, mais on sait que ce n’est pas compatible dans le domaine du confort des résidents juste à côté. On touche à la limite de l'acceptabilité avec les riverains” précise Jean-Michel Daubigney.
Des nuisances sonores incompatibles avec le lotissement voisin
Pour le maire de Tavaux, qui n’a pas les clés pour agir, car la zone industrielle relève du Grand Dole, la solution est un départ de cette entreprise. “À terme, ce n’est pas possible qu'elle reste là. Je n’ai rien contre cette entreprise, elle appartient à l’écosystème de notre région. En revanche, sa localisation n’est pas adaptée” estime-t-il.
Le chef d'entreprise dit vouloir juste travailler sans porter préjudice à qui que ce soit. Il concède que son activité puisse déranger, mais il dit ne pas avoir d'autres choix pour l'instant que de rester là. Si un terrain de 4.000 m2 lui est proposé ailleurs dans le secteur du Grand Dole ou dans une autre intercommunalité, il se dit prêt à y transférer son activité de traitement des métaux.