Le travail des soignants en psychiatrie est peu mis en lumière. Il est pourtant vital, notamment en cette période de crise généralisée. L'hôpital de jour du CHS Saint-Ylie Jura nous a ouvert ses portes. Découvrez notre diaporama sonore.
La prise en charge psychiatrique est l'un des enjeux majeurs de nos sociétés modernes, bouleversées par de multiples crises, notamment ces dernières années. Selon l'Organisation Mondiale de la Santé, les troubles mentaux ou neurologiques affecteront une personne sur quatre dans le monde à un moment ou l’autre de leur vie. Peur de la stigmatisation, absence de prise de conscience de la maladie, manque d’informations, rejet du soin… Les freins à la prise en charge des besoins psychologiques sont nombreux. "Il existe des traitements, mais près des deux tiers des personnes que l’on sait souffrir d’une pathologie mentale, ne vont jamais se faire soigner auprès d’un professionnel de la santé. Le rejet social, la discrimination et les négligences empêchent ces malades de bénéficier des traitements", affirme l’OMS.
En France, il existe plusieurs structures de prise en charge des personnes souffrant de troubles mentaux ou de pathologies psychiatriques. L'hôpital de jour, situé avenue Aristide Briand à Dole, intégré au centre hospitalier spécialisé Saint-Ylie, en fait partie. Il accueille, sur prescription médicale, les habitants de Dole et des cantons environnants sur une ou plusieurs demi-journées en fonction des besoins de chacun. Dans cet établissement de soin sont proposées des activités thérapeuthiques pour permettre aux patients, le plus souvent pris en charge à la suite d'une hospitalisation, de retrouver un équilibre et une certaine autonomie. Elles trouvent à l'hôpital de jour une écoute, un soutien, mais surtout des soins sur mesures, selon un parcours établi par un psychiatre référent.
Au-delà du traitement médicamenteux, les activités multiples (groupes de parole, photolangage, activité marche resocialisation...) proposées aux 65 patients pris en charge, leur permettent de reprendre confiance, d'éviter le repli sur soi et de réapprendre à vivre avec les autres. Ces activités transverses permettent aux patients, en plus d'un traitement adapté, de recréer du lien social et de rompre l'isolement.
Nos journalistes Sarah Rebouh et Pascal Sulocha ont pu passer plusieurs heures auprès des soignants de l'hôpital de jour du CHS Saint-Ylie Jura. Trois patients, Julien* atteint de schizophrénie, Adama* souffrant de troubles anxieux généralisés et Emmanuelle, en dépression après un burn-out, ont accepté de leur livrer un morceau de leur histoire. Ils sont pris en charge, à raison de plusieurs demi-journée par semaine, au sein de l'hôpital de jour dolois.
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* Les prénoms ont été changés pour respecter l'anonymat.
► Julien*, atteint de schizophrénie :
Julien souffre de schizophrénie. Il est pris en charge depuis le 23 mars 2019 à l'hôpital de jour du CHS Saint-Ylie Jura. Sa maladie se traduit par des hallucinations auditives et visuelles. Depuis son arrivée ici, il n'a plus fait de crise.
► Adama*, atteint de troubles anxieux généralisés :
Adama*, souffre de trouble anxieux généralisé (TAG). Les personnes atteintes d’un trouble anxieux généralisé ressentent une inquiétude et une souffrance constantes et ont du mal à maîtriser les émotions qui les traversent.
► Emmanuelle, atteinte de dépression après un burn-out :
Emmanuelle ne peut plus se rendre sur son lieu de travail. Après un burn-out, elle a été hospitalisée un mois en hôpital psychiatrique. A sa sortie, elle décide, sur l'avis des médecins, de poursuivre sa prise en charge au sein de l'hôpital de jour. "C'est un endroit qui me sauve" nous confie-t-elle.
► Nelly et Nicolas, infirmiers :
Nelly et Nicolas font partie de l'équipe soignante de l'hôpital de jour du CHS Saint-Ylie Jura. Au total, ils sont 6 infirmiers à s'occuper des 65 patients que compte l'hôpital. Ils sont formés aux soins spécifiques de la prise en charge psychiatrique ainsi qu'à animer différents ateliers thérapeuthiques.
► Dr Sophie Guillaume, psychiatre, cheffe de pôle :
Le Dr Guillaume est psychiatre depuis environ 35 ans. Dès les années 90, elle commence à mettre en place des ateliers thérapeuthiques pour les personnes souffrant de troubles psychiatriques. Convaincue du bien-fondé de ses techniques, qui plus est lorsqu'elles sont mises en place de façon collectives, Sophie Guillaume a intégré l'hôpital de Dole il y a deux ans.