La mortalité des Lynx en Franche-Comté inquiète. 16 animaux ont été tués dans des collisions routières en sept mois, soit autant que sur toute l’année 2023. La situation alerte les défenseurs de cette espèce protégée.
C’est l’hécatombe sur les routes de Franche-Comté. Trois lynx tués en quelques jours, et un petit survivant activement recherché par le centre Athenas, spécialisé dans la sauvegarde de l’espèce. “Il y a quelques jours, un jeune lynx a été tué lors d’une collision routière, personne ne l’a signalé, alors la mère est retournée sur la route pour chercher son petit et elle aussi s’est fait écraser” témoigne Gilles Moyne, directeur du centre Athenas.
“Le problème, c'est qu’il reste un petit. Selon des témoignages, il n’a pas plus de deux mois, il n’est même pas sevré. On le recherche activement, mais depuis huit jours, il est introuvable” ajoute-t-il.
Le drame vécu par ce petit lynx est malheureusement beaucoup trop courant. Cette année tout particulièrement, la mortalité de cet animal sauvage est un problème : début août 2024, 16 individus (dont huit adultes) n’ont pas survécu à une collision avec un véhicule dans la région. Un chiffre très important qui égale déjà celui de l’année dernière. En un peu moins de trois ans, c’est 55 lynx qui ont perdu la vie dans ces conditions.
Vitesse excessive et manque de signalétique
Une surmortalité qui inquiète l’association et qui, selon elle, s’explique par un mauvais comportement des automobilistes. “Les gens roulent trop vite, les limitations de vitesses sur les nationales sont repassées à 90 km/h. Plus les automobilistes vont vite, plus le risque de collision est mortel pour le lynx” explique Gilles Moyne. Selon ce dernier, en moyenne, 10% de la population adulte de lynx meurt sur les routes de la région chaque année. “On tire le signal d’alarme, car la situation est dramatique” s’exclame-t-il.
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Pour Gilles Moyne, c’est tout le comportement routier qui doit être réadapté pour préserver l’espèce. “Ce sont nos routes qui traversent les milieux naturels, et non les milieux naturels qui traversent les routes. Il faut mettre en place des campagnes de sensibilisation et d’éducation pour les jeunes automobilistes” détaille-t-il. Et il est sans appel : “on ne peut plus continuer de piétiner les milieux naturels de la sorte, les comportements doivent changer”.
Afin d’essayer d’endiguer cette surmortalité, l’association a décidé de mettre en place une signalisation spécifique pour prévenir de la présence de lynx sur le territoire. Ils ont donc créé des panneaux, et proposent aux communes de les installer gratuitement. Certains villages les ont d'ores et déjà mis en place. Problème, selon le centre Athenas, leur proposition n’est pas soutenue par les services départementaux. Interrogés, les départements du Jura et du Doubs n’ont pas encore donné suite à nos sollicitations.
En plus des collisions routières, le lynx est aussi victime du braconnage. Certains chasseurs voudraient réguler leur population. Entre 2002 et 2021, 54 lynx ont été tués par l'homme.
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Quant au petit lynx activement recherché, l'association a installé des caméras de détections et un piège pour essayer de le retrouver, mais pour le moment, aucune trace de l'animal. Ils se donnent encore quatre ou cinq jours pour le localiser, mais les chances s'amenuisent.
