Cinq des neuf employés de l'Ehpad de Bois d'Amont, dans le Jura, refusent de se faire vacciner contre la COVID. Dans ce cas, il devient difficile de maintenir ouverte cette maison de retraite à partir du 15 septembre car il faut au moins avoir reçu la première injection pour travailler en Ehpad.
L'obligation légale d'avoir commencé un parcours vaccinal d'ici le 15 septembre pour pouvoir travailler dans une maison de retraite risque d'avoir de fortes conséquences à l'Ehpad de Bois d'Amont,"Cantou du Risoux", dans le Haut-Jura. Sur les neuf salariés de cette maison de retraite, cinq ne souhaitent pas se faire vacciner. Une décision qui pourrait impliquer la suspension de leur contrat de travail y compris d'une partie de leur salaire. Cette obligation entre en vigueur réellement en octobre, ce mois-ci, les tests PCR sont encore possibles.
Les résidents, tous vaccinés
Dans cette maison de retraite, il n'y a que 18 résidents, tous vaccinés et tous originaires de Bois d'Amont ou de ses environs. Une fermeture pourrait impliquer leur déplacement dans l'un des huit autres établissements gérés par SMAAHJ ( Syndicat Mixte d’Accompagnement des Ainés du Haut Jura ) où le personnel est vacciné 80 ou 100%."Cela serait compliqué pour eux, estime Sophie Puzenat, aide-soignante et adjointe coordinatrice. Ils viennent de vivre 18 mois très compliqués. Cela pourrait ne pas être très humain, on doit prendre soin d'eux".
Des solutions ponctuelles
De son côté, Frédéric David, directeur du SMAAHJ ( Syndicat Mixte d’Accompagnement des Ainés du Haut Jura ) auquel appartient l’EPHAD de Bois d’Amont, se demande comment maintenir l'établissement ouvert avec seulement la moitié du personnel. " Avant la fermeture, on a quand même quelques solutions" estime-t-il. Il envisage de faire venir du personnel des autres EHPAD, de recruter mais, selon lui, "cela ne peut être que ponctuel".
D'où vient alors la particularité de la maison de retraite de Bois d'Amont ? La médecin généraliste du village est opposée à la vaccination systèmatique. Nos confrères de France Bleu Besançon ont pu la rencontrer. Selon eux, elle indiquerai même sur sa porte d'entrée qu'elle cessera son activité si elle doit se faire vacciner pour travailler. C'est elle qui est la médecin référente de l'EHPAD.
Un choix respecté
Expliquer plutôt qu'obliger. Le directeur du syndicat mixte d'accompagnement des ainés du Haut Jura regrette devoir en arriver à une telle situation mais doit faire respecter la loi. Un dilemme difficile en termes de ressources humaines. La décision est tombée au milieu de l'été, rappelle-t-il. "Quand les gens prennent une décision toute personnelle que je ne juge pas, cela a des conséquences personnelles et aussi collectives".
Selon Stéphanie Tremerel, coordinatrice de l'Ehpad, rencontrée par nos confrères Quentin Carudel et Hugues Perret, "cela ne créé pas de tension. Chacun son choix. On est libres". C'est justement pour discuter ensemble de ces choix et de leurs conséquences que la direction organise, mardi 7 septembre, une réunion pour tenter de trouver une solution. Mais déjà, une séance de recrutement est prévue à Bois d’Amont le 16 septembre.