Le loup revient. Présent en Franche-Comté comme en Bourgogne et d'autres régions françaises, l'espèce est en passe d'atteindre son seuil de viabilité indique l'Office national de la chasse et faune sauvage.
La population de loups continue de croître en France, où ils devraient dépasser les 500 individus cet hiver et sont en passe d'atteindre un premier "seuil de viabilité démographique", a indiqué jeudi l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS).
La présence du loup est avérée chez nous. Le prédateur est présent dans le Haut-Jura notamment où plusieurs attaques de troupeau ont eu lieu dernièrement. Les analyses confirment que la piste du prédateur n'est pas exclue. Un loup a été capturé sur des pièges photos dans le secteur de la station de ski des Rousses.
Avec 500 loups en France, on considère que l'espèce, protégée au niveau européen, devient viable en France, est un objectif figurant dans le "plan loup", adopté début 2018 et très critiqué par les éleveurs ovins.
57 meutes de loups recensées en France
L'expansion de l'animal se poursuit avec 85 zones de présence permanente (ZPP), dont 72 meutes, selon le bilan estival publié par le réseau loup-lynx de l'ONCFS (le bilan précédent relevait 74 ZPP dont 57 meutes).
"Au vu de l'évolution des données issues du suivi hivernal 2017/2018 et du suivi estival 2018, il est probable que l'estimation de l'effectif en sortie d'hiver 2018/2019 dépasse les 500 loups", estime l'ONCFS, qui rappelle que "ce chiffre correspond à un premier seuil de viabilité démographique".
Jadis présent partout en France avant d'être éradiqué, le loup est revenu naturellement au début des années 1990, par l'Italie. La présence du loup continue de se densifier dans les régions alpines et provençales, où de nouvelles meutes occupent les espaces entre les groupes déjà présents. Il explore aussi des territoires moins familiers, avec une "augmentation perceptible" en Occitanie (Aude, Aveyron, Gard, Lozère). Plus de communes constatent une présence régulière dans un secteur entre Vosges et Meurthe-et-Moselle, et dans la Nièvre. Dans l'Yonne, plusieurs attaques ont eu lieu, mais il reste à savoir s'il s'agit d'un loup ou de chiens errants.
Le loup reste vulnérable selon l'association Ferus
500 loups en France : "ce chiffre reste bien faible pour une espèce en voie de colonisation dont le retour a débuté il y a près de 30 ans" estime l'association Ferus qui déplore aucune reproduction constatée en dehors du noyau alpin et méditerranéen, ce qui n'est pas normal selon elle.
Dans un communiqué l'association ajoute : D'autre part, si le plan loup de l’État français a pour but d’atteindre « un seuil de viabilité de la population fixé à 500 spécimens », l’expertise collective commandée par les pouvoirs publics français indiquent : « 500 a longtemps été considéré nécessaire pour préserver le potentiel évolutif et réduire suffisamment les problèmes de dépression de consanguinité. Les généticiens considèrent aujourd’hui qu’il s’agit d’une sous-estimation, et recommandent des tailles efficaces de l’ordre de 1000-5000 ». Ou encore « pour permettre à la population de s’adapter aux changements futurs et ainsi assurer sa viabilité sur le long terme, un effectif de 2500 à 5000 individus adultes constitue le minimum nécessaire. »
Le loup reste donc toujours vulnérable en France. Et ce ne sont pas les tirs de loups toujours plus nombreux autorisés par l’État qui vont arranger la situation.