A Saint-Claude dans le Jura, en voilà une qui revient de loin. La statue de la vierge située sur le crêt pourri avait disparu pendant le confinement. Retrouvée dans un endroit inaccessible, des volontaires se sont démenés pour la ramener à son propriétaire, un agriculteur.
Pendant le confinement, la statue de la vierge n’a pas eu besoin d’une attestation de sortie pour se faire la malle. Aidée par quelques petits farceurs sans doute. En mal d’activité physique ?. Cette madone qui trône depuis plus de 65 ans sur les hauteurs de Saint-Claude fait près d’1,50 m.
Un avis de recherche est lancé sur les réseaux sociaux. Des affiches placardées dans la ville. Qui a volé la madone ? Où se cache-t-elle ?
C’est finalement un promeneur qui découvre la sculpture dimanche 24 mai. « Elle était 150 mètres en contrebas, mais sur un autre versant à 200 ou 300 mètres de son point initial » raconte Philippe Hego, un habitant de Saint-Claude. Et miracle, la madone est retrouvée debout, au milieu de la forêt, intacte. Voilà une bonne nouvelle, ne parlons pas de miracle, mais presque… Sauf que la madone a pris la poudre d’escampette dans un endroit inaccessible, pas de sentier, du dénivelé. Comment opérer pour lui faire faire le chemin retour ?
Vendredi 29 mai, neuf personnes dont Philippe Hego, spéléologue se mettent donc en ordre de marche pour aller récupérer la madone en fonte. Une tyrolienne est installée. Tout se déroule comme prévu. Mais au moment de remonter la madone, point de madone. Introuvable. La sculpture n’est plus à l’endroit repéré, mais à 50 mètres plus loin. « Nous l’avons installé sur une espèce de brancard et nous l’avons hissé sur la tyrolienne pour lui faire passer un mini canyon » raconte Philippe Hugo. « C’était lourd, elle pèse bien une centaine de kilos, nous l’avons ramené à son propriétaire » ajoute le spéléologue.
La madone du crêt pourri a retrouvé la ferme de l’exploitation de Philippe Batard. « L’agriculteur veut lui redonner un coup de peinture » confie Philippe Hego l’un des sauveteurs.
Cette madone domine la vallée de Saint-Claude, depuis 65 ans
« Elle a été installée par un curé qui s’occupait d’une colonie de vacances en bas du crêt » raconte l’agriculteur dans les colonnes du Progrès. Une association religieuse de la région parisienne envoyait chaque année des enfants prendre l’air du massif du Jura. « Moi, j’habite pas loin. Depuis ma maison, je vois la madone au sommet du crêt. Cette madone on ne peut pas la manquer. Je me suis dit, il faut absolument la retrouver, elle fait partie du patrimoine » argumente Philippe Hego qui se demande toujours comment une sculpture si lourde a pu être déplacée. Ceux qui la cherchait ont craint qu’elle n’ait été jetée du haut de la falaise. Si elle n’a aucune valeur artistique, dans ce secteur la madone semble avoir une forte valeur sentimentale pour les Sanclaudiens.L’agriculteur a retrouvé la vierge. Il avait d’abord cru à une farce de ses vaches. Elles avaient déjà fait tomber la madone. Mais jamais bien loin. Cette fois, la sculpture n’a qu’à bien se tenir. L’agriculteur prévoit après le coup de peinture, de la sceller définitivement avec des boulons.