Ce parc animalier avait fait la joie des enfants dans les années 80. Aujourd’hui, il ne reste presque plus rien de la Vallée des Rennes à Prémanon, si ce ne sont des grillages qui piègent régulièrement les animaux sauvages. Dans les prochaines semaines, des bénévoles vont les démonter.
L’initiative d’un jeune retraité de la grande distribution, Christophe Clément va, dès cet été, rendre à la faune l’ancien terrain de la Vallée des Rennes. Les 29 et 30 mai 2021, si les conditions sanitaires le permettent, ou plus tard dans la saison si ce n’est pas le cas, 50 bénévoles vont donc arpenter l’ancien parc de la Vallée des rennes pour démonter la quasi-totalité des grillages. Le projet est notamment soutenu par la mairie de Prémanon, par la communauté de communes, l’ONF, le Parc Régional du Haut Jura, et bénéficie de l’appui financier de plusieurs collectivités locales.
Une découverte fortuite
En 2019, Christophe Clément se balade près du Mont Fier quand il tombe sur les vestiges du parc : “j’ai vu tous ces grillages, et en fait, il y avait des endroits où on ne pouvait pas du tout passer , se souvient-t-il, j’ai trouvé une carcasse de chamois pris dans les grillages”. Les barrières de fer font plus de 2 mètres de hauteur. Au retour de sa promenade, cet habitant de Bois-D’Amont contacte la mairie de Prémanon, pour se renseigner sur leur origine. On lui apprend qu’il s’agit des vestiges de la Vallée des Rennes.
De 1972 à 1995, à Prémanon dans le Jura, ce parc animalier a accueilli un troupeau de rennes. Les visiteurs pouvaient les admirer été comme hiver, et lorsque la neige était au rendez-vous, des tours en traîneau étaient organisés pour les enfants. Les Jurassiens sont d’ailleurs nombreux à se souvenir des mémorables visites en traîneau du Père Noël. Mais depuis sa fermeture et la vente des rennes, rien n’avait été fait pour démonter les grillages qui l’entouraient, et dont il reste près de 5 km. Le terrain appartient désormais à plusieurs propriétaires, dont certains ont hérité de leur parcelle. “Je me suis dit que c’était quand même dommage, je me préoccupe de la nature", explique-t il. La même année, il fait la connaissance de l’association Mountain Wilderness, qui participe au démantèlement d’installations abandonnées dans les montagnes, comme des remontées mécaniques ou des barbelés posés pendant la Seconde Guerre mondiale. Il monte un dossier et convainc l’association de l’accompagner.
Des ossements retrouvés le long des barrières
Pendant deux ans, accompagné d’un ami, lui aussi retraité, Alain Delaunay, il a préparé le terrain, pour permettre aux bénévoles de démonter la quasi totalité des barrières métaliques restantes. À eux deux, ils ont enlevé près de 2 km de grillage, le long de la rivière de la Biennette, en direction du Mont Fier, sur l’ancien parc de nuit des rennes et l’ancien parc des animaux malades. Ils ont également défriché les parties du terrain qui auraient rendu impossible l’action des bénévoles, car depuis la fermeture du parc il y a 25 ans, des arbres ont poussé autour du grillage. Ils ont même construit des petits ponts en bois pour faciliter les opérations. Un travail dantesque, au cours duquel ils ont retrouvé de nombreux ossements d’animaux. La preuve que ce démantèlement sera précieux pour la faune sauvage locale.