En ce weekend de pont de l'Ascension, des milliers de visiteurs ont arpenté les chemins qui longent la série de cascades du Hérisson dans le Haut-Jura. Une foule si dense qu'il fallait patienter à l'aller comme au retour pour avancer. Ce qui a, par moment, crée quelques tensions entre visiteurs.
Un pont de cinq jours, une météo ensoleillée, des chutes d'eau encore fournies, c'était la combinaison idéale pour créer un pic d'affluence sur l'un des sites touristiques majeurs de Franche-Comté : les cascades du Hérisson dans le Haut-Jura. Dès le mercredi, le circuit de 7,4 kilomètres de sentiers et escaliers en bois était pris d'assaut, et jusqu'au dimanche compris. Qu'on l'attaque par le bas, par la cascade de l'Éventail, la plus emblématique, ou par le haut, en se garant au-dessus du saut Girard, le site était saturé dès 10 h du matin.
Des familles, avec de jeunes enfants, des personnes âgées et parfois des chiens (ils sont autorisés sur le site), piétinent sur les chemins, se croisant avec difficulté. À certains endroits, le passage est très étroit, voire glissant. Il faut parfois patienter une heure pour espérer prendre la photo de l'une ou l'autre des 7 cascades principales. Et c’est à la queu leu leu que les touristes avancent à petits pas. “On se croirait dans le métro, c’est l’enfer !”, lâche un randonneur aguerri, mais déçu.
Le surtourisme se fait clairement sentir. “Hier, une cliente m’a dit que les gens en étaient venus aux mains tellement il y avait de monde sur un kilomètre, il y avait des bouchons”, explique une gérante de camping du secteur.
Arrivée vers le haut des cascades, la foule s'éclaircit finalement. “Enfin le silence ! Oh que ça fait du bien !’, un couple venu de Meurthe-et-Moselle a été surpris par la foule le long du parcours. “C’est dommage, avec le monde, on ne regarde finalement pas tant que les cascades, mais c’est beau. On reviendra plus longuement dans le Jura”.
Un site en libre accès
Alertés par des personnes de retour de balade, les offices de tourisme du secteur ont tenté de réorienter les visiteurs qu'ils avaient au téléphone en préambule à leur venue. "On a essayé de varier les sentiers et les promenades qu'on proposait, explique Louna Bayle, conseillère en séjour chez Terre d'Émeraude Tourisme. On a conseillé aux gens de venir plutôt le matin à 9h, ou après 17h. Ou de visiter d'autres sites du secteur. Mais nous ne touchons qu'une petite partie des gens au téléphone. C'est vrai que ce n'est pas agréable de poireauter une heure sans pouvoir avancer."
Bien que le parking inférieur, proche de la Maison des cascades, soit payant du 6 avril au 29 septembre, cela ne freine pas les foules. Comme celui du haut, il était saturé tout le weekend. "Les gens ont pris l'habitude avec le confinement de s'évader pas très loin de chez eux, poursuit Louna Bayle. Nous avons par exemple beaucoup de visiteurs de Côte-d'Or, qui viennent le temps d'un weekend." Difficile, une fois le voyage entrepris, de renoncer à la visite, même si le chemin est pris d'assaut.
C'est pourtant ce qu'a fait jeudi cette famille du Loir-et-Cher qui a des proches à Besançon. "Il y avait un monde de dingue sur le parking du bas, raconte la mère de famille, alors nous sommes montés à celui du haut. Là, idem, il a fallu qu'on recule pour laisser des gens sortir, des gens qui n'avaient pas trouvé de place. Donc on a rebroussé chemin et nous sommes allés au Belvédère des quatre lacs. Là il y avait peu de monde donc c'était très bien. "
Alors les cascades du Hérisson sont-elles victimes du surtourisme ? Les sentiers étant balisés et contraignants, le site ne souffre sans doute pas de la foule. Mais les visiteurs, oui ! Cependant qu'on se rassure, les ponts de mai constituent le point d'orgue de cette surfréquentation. Le nombre de visiteurs devrait se réguler lors des prochains weekends et pendant les vacances d'été. Prochaine zone de turbulence : le 15 août, sauf si la sécheresse réduit les chutes d'eau à la portion congrue.