Le saviez-vous ? Le film a été entièrement tourné dans la région de Dole. Il est sorti au cinéma le 25 mai 1966.
La ligne de démarcation, le film
Il y a 50 ans, Claude Chabrol tourne dans les environs de Dole le film «la ligne de démarcation. » avec Jean Seberg, Maurice Ronet, Daniel Gélin, Stéphane Audran, Jacques Perrin, Jean Yanne, Reinhard Kolldehoff…
L’histoire se passe pendant la seconde Guerre mondiale, sous l'occupation allemande dans un village du Jura coupé en deux par la ligne de démarcation. Un officier de l'armée française, Pierre (joué par Maurice Ronet) , Comte de Damville, prisonnier de guerre puis libéré par les Allemands, revient chez lui. Il trouve alors son château utilisé par l'occupant comme siège de la Kommandantur locale. Pierre est résigné à cohabiter avec les Allemands ce que refuse courageusement sa femme, Mary (Jean Seberg). Elle rejoint les rangs de la Résistance pour faire passer en zone libre un aviateur anglais…
Bande annonce
Claude Chabrol tourne à l’Hôpital général de la Charité (Hôtel-Dieu) à Dole en février 1966.
Un reportage diffusé le 02 février 1966 pendant le tournage d’une scène avec Daniel Gélin à l’hôpital de Dole. Interview de Claude Chabrol (réalisateur)
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©Vidéo INA du 02/02/1966
Le scénario du film est du colonel Rémy, auteur du livre « La ligne de démarcation, l'épopée des passeurs et des évadés".
Colonel Rémy, de son vrai nom Gilbert Renault est né le 6 août 1904 à Vannes (Morbihan) et mort le 29 juillet 1984 à Guingamp (Côtes-du-Nord, actuellement Côtes-d'Armor). Il est connu sous le nom de Colonel Rémy alors qu’il est dans la Résistance. C’est l'un des agents secrets de la France occupée pendant la Seconde Guerre mondiale.
Georges Outrey, passeur de la Loue
A l'occasion du tournage, Georges Outrey évoque ses souvenirs de passeur de la ligne de démarcation pendant l'occupation allemande. Il se rappelle d’un soir où ses passagers ont failli se noyer dans la Loue, une scène justement tournée dans le film de Claude Chabrol.
Un reportage diffusé le 22 février 1966. Interview Georges Outrey.
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©Vidéo INA du 22/02/1966
La ligne de démarcation, la réalité
Lors de la deuxième guerre mondiale, le 22 juin 1940, le territoire français est coupé en 2 grandes zones par la convention d’armistice franco-allemande (mise en application le 25 juin). Cette ligne de près de 1 200 km suit un tracé de la frontière d’Espagne au niveau d’Arnéguy (Pyrénées Atlantiques actuelles), remonte jusque dans l’Indre et bifurque à l’Est vers Dole (Jura) puis rejoint la frontière Suisse au niveau de Gex.
Au nord de la France, nous avons la zone occupée (partagée en zone occupée et zone occupée interdite) et au sud la zone libre.
Le département du Jura est donc coupé en deux par cette ligne de démarcation, véritable frontière surveillée par les Allemands. En zone occupée interdite, les principales villes sont Dole, Arbois, Champagnole, Morez. En zone libre, Lons le Saunier, St Claude.
Le 11 novembre 1942, l’Allemagne rompt les clauses d’armistice par l’invasion et l’occupation de la “Zone Libre” (« opération Attila ») à la suite du débarquement allié en Afrique du Nord. Tout le département du Jura est occupé jusqu’à l’ouverture de la ligne de démarcation le 1er mars 1943. Elle est supprimée officiellement en juillet 1944.
Source : Collection « mémoires et citoyenneté» La ligne de démarcation – ministère de la défense