INSOLITE. Deux chouettes curieuses se posent sur le rebord de sa fenêtre, elle photographie cet instant "magique" dans le Haut-Doubs

Le cliché a été pris ce lundi 25 septembre 2023 dans le Haut-Doubs et depuis, elle fait le buzz sur les réseaux sociaux. On y découvre deux chouettes effraies postées sur le rebord de la fenêtre d'une maison. Une rencontre qui n'est pas si incroyable que ça. On vous explique pourquoi.

L'image est surprenante et elle intrigue. Deux chouettes sont postées sur le rebord d'une fenêtre comme des vigies et semblent inspecter l'intérieur de la maison. Le cliché a été publié sur la page Facebook du Groupe "J'aime mon Jura" sans indication précise de lieu ce lundi 25 septembre 2023. "Petit réveil de famille enchanteur dans le Haut-Doubs", dit seulement la légende. 

Des oiseaux visiblement très curieux. Quelques jours auparavant en effet, le samedi 23 septembre, une "visiteuse du soir" avait déjà pointé le bout de son bec derrière la vitre.

Les spécialistes reconnaîtront l'effraie des clochers (Tyto alba) aussi couramment appelée chouette effraie ou dame blanche. Une espèce dont la population est en régression, notamment dans l'est. Selon la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), il resterait seulement en France entre 20 000 et 50 000 couples.

"Une chouette rencontre"

Une photo qui a suscité en tous les cas de nombreux commentaires et qui n'a pas manqué de faire réagir cette habitante de Mijoux, petite commune à cheval sur les départements de l'Ain et du Jura, à qui il est arrivé la même aventure.

Michelle Cuvelier, elle, a reçu la visite d'une chouette hulotte en juin dernier. "Je pense qu'elle a voulu attraper un papillon de nuit et elle s'est cogné la tête contre la fenêtre. Elle était sonnée. Elle avait un œil fermé et on a cru qu'elle était blessée. Elle est restée là 20 minutes puis elle s'est mise à tourner la tête à 180° pour nous regarder et elle s'est envolée."

Une drôle de façon de "briser la glace" mais un instant vraiment inoubliable pour cette Jurassienne qui enseigne dans une école de magie à Nyon et qui a forcément pensé au fameux hibou d'Harry Potter.

C'était une chouette rencontre. On l'a caressée. Elle s'est laissée câliner. Ma fille la prise dans ses bras et elle s'est accrochée avec ses serres. C'était vraiment dingue ! On dirait une peluche, c'est vraiment tout "fluffy" comme on dit en anglais.

Michelle Cuvelier, habitante de Mijoux (Jura).

La chouette hulotte (Strix aluco) est la plus commune des rapaces nocturnes en Europe avec une population estimée à 200 000 couples. Tout comme l'effraie des clochers, c'est une espèce intégralement protégée en France. Ces chouettes sont surtout victimes aujourd’hui de nombreux dangers liés aux activités humaines : électrocution, emprisonnement dans des locaux dont elles ne trouvent pas la sortie ou dans les fameux poteaux téléphoniques non bouchés, empoisonnement, disparition de leur biotopes, accidents de la route).

Oiseaux de malheur ?

Au Moyen-âge, on considérait la chouette comme un oiseau de mauvaise augure. Un oiseau de malheur souvent associé aux sorcières et à la mort. Dans la civilisation romaine, rencontrer une chouette était aussi un mauvais présage. Mais les Celtes lui vouaient au contraire un vrai culte. Dans la mythologie grecque, la chouette était l'animal sacré de la déesse Athéna, et elle symbolisait la sagesse et l'intelligence. La divinité grecque est souvent représentée avec la Chevêche qui porte son nom.

Pas de panique donc si vous en croisez une dorénavant ! Sur son site, la Ligue de protection des oiseaux (LPO) rappelle surtout quelques conseils simples pour protéger les chouettes et autres rapaces nocturnes ainsi que leurs sites de nidification.