Le feuilleton cette semaine est consacré à la forêt jurassienne : son histoire, sa gestion, ce qu'elle rapporte et à qui. Isabelle Forboteaux et Hugues Perret ont remonté la filière.
Les forêts jurassiennes font partie d'un décor qui semble immuable. Elles couvrent près de la moitié de la superficie du département mais subsistent depuis la nuit des temps grâce à ses anges gardiens. La météo d'abord. Sans elle et ses deux mètres au moins de pluie par an la forêt ne serait aussi vivante. Mais aussi et surtout grâce aux femmes et aux hommes qui la possèdent, la gèrent et font en sorte qu'elle se régénère. Les maillons sont multiples. Nous avons choisi de remonter la filière : propriétaires, gestionnaires, entreprises de travaux forestiers. Dans ce premier épisode, les propriétaires privés nous expliquent leurs difficultés à s'entendre et à mettre en place l'outil n°1 pour une bonne gestion et une bonne production de la forêt : les dessertes.
2ème épisode : les propriétaires
Le 2eme gros propriétaire des forêts du Jura sont les communes forestières. Elles possèdent près de 50% des forêts du département et leurs propriétés vont de quelques ares à quelques milliers d'hectares. Elles ont en commun pour la gestion, l'ONF. L'office national des forêts est le seul habilité a géré les forêts publiques (communes et Etat). Il met en place un plan de gestion sur 20 ans et chaque année, sur le terrain, des travaux ont lieu. Le binôme commune forestière / ONF est donc indissociable pour une bonne productivité de la forêt. Et à Poligny l'enjeu est énorme puisque la forêt rapporte beaucoup d'argent.
3ème épisode : les ventes de bois
L'ONF gère donc les forêts publiques. C'est aussi lui qui commercialise les bois de ces mêmes forêts. Chaque année en Franche-Comté, 4 ventes de résineux ont lieu. Elles représentent plus d'un quart de la production nationale. Des ventes qui sont aussi de gros enjeux pour les scieurs qui viennent acheter et refaire ainsi leur stock pour une partie de l'année. Ces bois vendus pour l'essentiel sur pied sont ensuite gérés par un autre prestataire : les entreprises de travaux forestiers. L'étau se resserre autour de ces parcelles mises en vente. Ces sapins ou épicéas de plusieurs dizaine d'années vont bientôt tomber, d'une part pour alimenter la filière bois, d'autre part pour permettre à leurs congénères de pousser et d'atteindre la même hauteur et la même qualité de bois. C'est ainsi que la forêt se régénère...