Samedi 23 avril 2022, à Lons-le-Saunier (Jura), une soirée est consacrée aux victimes de la barbarie nazie. Pour leur rendre hommage et pour que les jeunes générations se souviennent.
En 2020, le Jura devait rendre hommage aux déportés, 75 ans après la Libération des camps de la mort. L’épidémie de Covid-19 a fait que toutes les manifestations ont été annulées. C’est cette année que ce département, durement touché pendant la Seconde Guerre Mondiale, commémore la Libération des camps 77 ans plus tard. Sur la place des déportés de Lons-le-Saunier, l’événement se déroulera samedi 23 avril à à 20h45 au Monument Départemental de la Déportation à Lons le Saunier, avenue Paul Seguin. Une date choisie à la veille d'une commémoration nationale.
Chaque année, en effet, le dernier dimanche d’avril est consacré, sur l’ensemble du territoire français, à la journée nationale d’hommage aux Victimes et Héros de la Déportation.
Une manifestation avec de gros moyens mis en œuvre
Comment expliquer, comment faire ressentir, comment témoigner, encore et toujours ? Notamment pour les jeunes générations, alors que les derniers témoins disparaissent.
C’est une manifestation avec musique, écran géant que proposent la Fédération nationale des Déportés et Internés Résistants et Patriotes du Jura et l’Amicale Régionale de Neuengamme.
Le but est de raconter l’histoire de la France et du Jura, la Résistance et ses maquis, les exactions des occupants nazis, les rafles et les exécutions. Faire ressentir la faim, la soif, le froid sans oublier les maladies comme le typhus dans des wagons qui emmènent les déportés et dans les camps de la mort. Puis l’impossible retour.
Des jeunes impliqués dans cette commémoration
Raconter aussi en mettant en avant des personnalités, des héros du quotidien, ceux étaient engagés dans la Résistance, qui faisaient passer des Juifs en Suisse. Comme Bernard Bouveret, le célèbre passeur du Haut-Jura, décédé à 95 ans en 2020. Raconter et témoigner avec et pour les jeunes générations. D’ailleurs, une dizaine d’établissements scolaires participent à cette manifestation. Des élèves du Lycée Le Corbusier de Lons-le-Saunier ont construit un wagon pour mieux faire ressentir l’enfermement. D’autres jeunes, du lycée des Arts et du bois de Moirans, ont fabriqué des poteaux surmontés de photos de déportés.
Certaines communes ont connu des drames durant cette période. À Charchilla, vingt habitants ont été fusillés par les Allemands. À Saint-Claude, le jour de Pâques, le 9 avril 1944, tous les hommes âgés de 18 à 45 ans ont été réunis sur la place principale, 302 ont été déportés. C'est Klaus Barbie qui menait les opérations.
« N’oublions jamais. Nous sèmerons encore les graines de la mémoire et de la vigilance. » Telle est la devise de l’association des déportés de Neuengamme.
Durant la Seconde Guerre Mondiale, 1231 Jurassiens ont été déportés, 671 ne sont pas revenus des camps de la mort.