Toujours pas de repreneur pour le lunetier Logo. L'entreprise implantée à Morez dans le Jura pourrait voir disparaître ses 180 emplois. Au lendemain de l'épilogue dans l'affaire Alstom Belfort, les salariés de Logo se sentent délaissés.
"Sauvons le Made in France". Le 20 septembre dernier, l’inscription s’affichait en grandes lettres sur la façade de l’immeuble de l’entreprise Logo. C’était jour de manifestation pour les salariés de l’entreprise de lunetterie, une référence en matière de savoir-faire. Le client majoritaire de l’entreprise Logo est la marque suisse Tag Heuer, appartenant au groupe LVMH. Tag Heuer représente 90% des commandes, mais il a décidé de ne pas renouveler son contrat.
Coup de massue pour le village de Morez
Le 4 octobre, les salariés du lunetier jurassien apprenait que les deux repreneurs intéressés n'ont toujours pas déposé de dossier auprès du tribunal de commerce de Lyon. Dans le village jurassien de Morez, 5000 habitants, l’annonce est vécue comme un coup de massue. L’entreprise Logo compte 450 salariés dans le monde dont 180 à Morez et 20 à Lyon. C’est toute la vie de la petite ville qui pourrait s’en trouver affectée.Et si on ne parlait pas que d’Alstom ?
Pour l’entreprise Alstom de Belfort, la direction parle de délocalisation. A Morez, c’est une fermeture définitive qui pourrait être inéluctable, faute de repreneur. Conséquence directe : la suppression de centaines d’emplois et des conséquences chez les sous-traitants. Contacté par téléphone, un représentant du personnel chez Logo, Sébastien Mignottet, fait part de sa déception :Alstom baigne dans le bain médiatique. Les élus et les candidats aux primaires s’y précipitent pour faire bonne figure. Pendant ce temps à Morez, notre bassin meurt à petit feu.
L’inquiétude règne en maître. Une salariée nous le confie :
L’ambiance est pesante. La majorité des salariés ont le moral à zéro.
Ce 6 octobre, les salariés de Logo ont lancé un nouvel appel à l'aide
Les salariés ont tenu une conférence de presse à Morez. "Si la situation se termine mal, on emportera avec nous des sous-traitants." Sebastien Mignottet, représentant du personnel, est véridique, la situation de son entreprise est inquiétante. Les salariés attendent toujours une table ronde avec leurs anciens dirigeants. La licence court jusqu'à la fin de l'année 2017. Ils veulent rester confiants : "L'aventure n'est pas finie, même si elle se présente mal." Un projet de SCOP (Société coopérative de production) est évoqué.
Marie-Christine Dalloz n'a jamais parlé de notre situation à l'Assemblée Nationale !
Sébastien Mignottet, représentant du personnel chez Logo
Les salariés précisent aussi qu'ils n'auront pas assez de trésorerie pour rembourser les sous-traitants. Pour l'instant, l'entreprise ne fonctionne que la première partie de la semaine. Le mercredi soir, elle est à l'arrêt.
Du côté de la région, on veut éviter l'agitation. "Bien sûr qu'Alstom est un écho pour vous, précisait un représentant régional. Un emploi est un emploi !" Mais il a souligné ceci : "Soyons réalistes, l'Etat est actionnaire d'Alstom. Pour Logo, c'est différent."