Elles dormaient dans une pellicule noir et blanc. Le Jurassien Jean-Louis Mussillon s’est décidé à les faire développer. Récit.
12 novembre 1970. Le Général de Gaulle est inhumé à Colombey-les-deux-Eglises.
Jean-Louis Mussillon a 21 ans. Il est alors en poste au 403e régiment d’artillerie de Chaumont (Haute-Marne). Il apprend que certains hommes se rendent aux obsèques. Il leur confie un appareil photo. L’homme s’occupe alors du club de loisirs éducatif dans le régiment. Il a déjà la fibre journalistique. Il est correspondant de presse depuis l’âge de 20 ans.
“Quand j’ai su que des collègues allaient à Colombey pour les obsèques du Général, j’ai trouvé un appareil photo, j’ai mis une pellicule dedans et j’ai dit à un collègue, fais moi des photos. Il n’en avait jamais fait de sa vie, je lui ai fait les premiers réglages” raconte Jean-Louis Mussillon. “Mes camarades de régiment m’avaient dit qu’ils avaient fait des photos des gerbes” complète-t-il. Au retour, la pellicule n’est pas développée, mais conservée tout de même précieusement.
Ces photos, 36 poses, ont dormi dans la pellicule. En 2000, Jean-Louis Mussillon envisage de transmettre les images à Paris Match. Cela ne ne se fait pas. Les années passent. “En 2020, je me suis dit, il faut faire quelque chose, c’est quand même le 130e anniversaire de la naissance de De Gaulle, le 50e anniversaire de sa mort, le 80e anniversaire de l’appel du 18 juin, j’ai eu envie de faire sortir de l’ombre, ces photos cachées depuis 50 ans."
L’ancien journaliste de Lons-le-Saunier dans le Jura, espère, qui sait, retrouver trace des hommes qui figurent sur ces clichés ressurgis du passé.