"Les maîtres sont désespérés quand ils viennent me voir" : elle retrouve et capture les chiens perdus grâce à son étonnante cage-trappe

Grâce à son piège sophistiqué, Laurence Simon récupère les chiens qui se sont échappés ou perdus. Bénévole à la SPA, elle a créé sa petite entreprise à Champagnole (Jura) et a déjà retrouvé une quarantaine d'animaux en deux ans.

"On passe des nuits banches à surveiller, c'est un travail de fou mais c'est que du bonheur quand on retrouve le chien", sourit Laurence Simon. Depuis quelques jours, elle est sur la trace d'un animal qui a disparu du côté de Varennes-sous-Dun (Saône-et-Loire), à plus de 150 km de chez elle. Voilà longtemps maintenant qu'elle ne compte plus ses heures pour retrouver tous ces fugueurs à quatre pattes, égarés en Franche-Comté, en Bourgogne et même parfois bien au-delà. 

Tout a commencé en fait à Pontarlier (Doubs) pour cette horlogère de 53 ans, qui travaille toujours au Brassus (Suisse) juste de l'autre côté de la frontière. Bénévole à la SPA locale depuis 15 ans, elle a eu le déclic au début du confinement en 2020.

En hommage à Yala

"On a perdu une chienne du refuge le jour même de son adoption, raconte-t-elle avec émotion à France 3 Franche-Comté. Dès qu'elle est arrivée chez ses adoptants, elle s'est sauvée en se glissant sous le grillage. On l'a cherchée mais on ne l'a jamais retrouvée. Ça m'a vraiment marquée." Cette femelle s'appelait Yala. Et c'est le nom qu'elle a choisi de donner à son autoentreprise.

Installée aujourd'hui à Champagnole (Jura), et sans quitter son vrai métier, la quinquagénaire propose aussi désormais ses services pour capturer les chiens errants ou perdus. Comme le petit chien de ce couple de personnes âgées, tous les deux décédés le même jour mi-janvier, et qui s'était échappé quand les voisins sont entrés dans la maison. Il tournait depuis autour de la maison sans qu'on parvienne à l'approcher. Laurence Simon a fini par l'attraper fin février, comme le montre une vidéo publiée le 23 février sur sa page Facebook.

"Cage-trappe" avec système laser

On y découvre cette fameuse "cage-trappe" qu'elle a fait réaliser sur mesure pour l'aider dans ses recherches. Un piège très sophistiqué, avec un système laser qui déclenche la fermeture lorsque l'animal passe devant les capteurs "pour ne pas que la grille le blesse", précise Laurence Simon.

Mais encore faut-il que ce soit le bon ! La tactique est donc toujours la même. Une fois arrivée dans le secteur où l'animal a été signalé pour la dernière fois, elle essaie de repérer l'endroit où il vient habituellement chercher sa nourriture, souvent près d'une ferme ou dans un jardin. Elle pose sa "cage-trappe", dispose de la viande odorante pour attirer sa proie et met en route ses caméras. Elle se met ensuite à l'affût, sur place ou à distance. Une alarme l'avertira en fait dès qu'un animal se sera faufilé à l'intérieur. Un coup d'œil sur l'écran de son smartphone pour contrôler sur l'image que c'est bien le chien recherché, elle active le dispositif et le tour est joué.

On s'est un moqué un peu de moi au départ. C'est du matériel qui coûte assez cher. J'ai cinq caméras infrarouges et j'utilise parfois un drône.

Laurence Simon, "chasseuse" de chiens perdus à Champagnole (Jura).

"Je pensais y aller une fois par mois, mais je ne m'attendais pas à voir autant de chiens en errance", rapporte Laurence Simon. Car en moins de deux ans, elle est en effet parvenue à récupérer 41 fuyards. Heureusement, elle peut compter sur une demi-douzaine de bénévoles qui viennent régulièrement lui donner un coup de main. 

"Les maîtres sont désespérés quand ils viennent me voir, souligne Laurence Simon. Mais beaucoup s'y prennent très mal. Ils organisent des battues et c'est justement ce qu'il ne faut pas faire quand on a un chien craintif." Des chiens qui peuvent rester très longtemps insaisissables. "Ils peuvent rester des mois dans la nature, ils arrivent à survivre en chassant, ils trouvent toujours à manger." La traque peut donc prendre plusieurs jours.

Laurence Simon a fixé des tarifs (environ 200€ la capture) mais elle l'avoue, elle a du mal à couvrir ses frais. "Parfois, je ne demande même rien du tout, juste de quoi payer mon essence", confie-t-elle. Tout sauf une histoire d'argent donc. Elle continue d'ailleurs à donner de son temps au refuge SPA de Pontarlier. Elle a aussi adopté deux des chiens errants qu'elle a retrouvés.

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