Des militants des Soulèvements de la terre et des opposants au projet étaient réunis ce 14 avril à Moirans-en-Montagne, dans le Jura. Une journée d'action était organisée sur un terrain pour s'opposer à la transformation de ce dernier en zone industrielle.
C'est une journée festive et militante qu'ont organisé ce dimanche 14 avril les membres des Soulèvements de la terre du Haut-Jura. Ateliers potagers, cantine populaire ou encore marché paysan étaient mis en place dans la commune de Moirans-en-Montagne, dans le Jura.
Objectif pour les militants : montrer leur opposition à un projet de création d'une zone industrielle, qui doit être installée sur des terrains de la commune. Une "fête aux quarrés", du nom du futur projet, mise en place sur le lieu concerné. Le site, d'une surface de six hectares, est pour l'instant un espace naturel.
La manifestation n'avait pas été autorisée par la préfecture, mais s'est déroulée de façon "conviviale".
"On n'a pas envie que ça se transforme en autre chose"
"On est là pour dire ce qu'on a à défendre, que l'on est bien dans ce champ et que l'on n'a pas envie que ça se transforme en autre chose", exprime une des personnes présentes. "À Moirans, il y a des gens qui ont la culture de chercher des pissenlits, des morilles, et ça se passe sur ce type de terrain", décrit une autre.
"Il y a une chose que je ne comprends pas ici, c'est que la nature est belle, le Jura est beau. Il y a des usines qui sont désaffectées à Moirans, et ils essaient de faire quelque chose ici, pour tout saccager", s'agace cet autre.
Des "centaines d'emploi" en jeu, selon le maire
Le maire de Moirans-en-Montagne, Grégoire Long (Sans étiquette) est venu en personne rencontrer les opposants pour expliquer son projet. "Je suis venu prendre la température, donner des infos, en prendre, écouter, trouver des solutions. Il y en a, même si ce secteur était fiché depuis des dizaines d'années pour de l’industrie. Ici, nous sommes entourés de montagnes. Il n’y a jamais eu d’agriculture, parce que c’est la montagne [...] On a besoin de cette zone parce qu’il y a des porteurs de projets, avec des projets concrets qui représentent des centaines d’emploi", exprime-t-il.
"C'est pas une opposition frontale à l'emploi, mais pour nous, si on doit artificialiser des terres, c'est avant tout pour le logement. Pour le développement économique, on sait qu'il y a d'autres solutions avant celle-là", décrit un membre de l'organisation.
"On sait que l'industrie, une fois que le béton est coulé et que les infrastructures sont faites, on a derrière une friche sur laquelle il n'y a plus rien"
Hugo BesrourEleveur laitier et membre de la confédération paysanne.
Les travaux devraient débuter à l'automne. Les soulèvements de la terre, quant à eux, n'excluent pas de nouvelles actions.