Repas, habits, écoute... "Plus on est nombreux, mieux ce sera", ce traiteur crée une communauté pour aider les sans-abris

Il souhaite venir en aide aux plus démunis. Damien Frontini, traiteur dans le Jura, a créé une page Facebook pour soutenir les sans-abris de Lons-le-Saunier et créer un réseau d'entraide. Témoignage.

"Bonjour à tous, j'ai créé ce groupe afin de venir en aide aux plus démunis et par ce grand froid qui arrive à nos sdf également". Une phrase simple résumant une belle initiative, remplie de solidarité. Le 30 novembre dernier, Damien Frontini, traiteur à Lons-le-Saunier (Jura), créait le groupe Facebook "JuraLons au service des plus démunis".

"C'est tout récent, cela fait une semaine, une semaine et demie" confesse-t-il. Pourquoi ? Installé à Orgelet depuis trois ans, l'homme de 36 ans a constaté une grande précarité à Lons-le-Saunier.

Ça m'a marqué, quand je suis venu habiter dans le Jura, de voir autant de SDF. 

Damien Frontini,

fondateur de la page Facebook JuraLons au service des plus démunis

Ce père de famille originaire de l'Yonne faisait déjà des maraudes auparavant. "Ça m'arrivait d'aller au contact des gens" explique-t-il. Arrivé dans le Jura, il a continué en distribuant ses invendus et en parlant avec les sans-abris. Aujourd'hui, il connaît une vingtaine de SDF sur Lons-le-Saunier. "Mais je ne connais pas encore tous les lieux où ils sont présents", précise-t-il.

Problème : jusqu'à maintenant, il a toujours fait ces maraudes tout seul. En créant une page Facebook, Damien espère fédérer et créer un réseau de solidarité. Il s'est inspiré de l'initiative d'une connaissance de son ancien département qui avait créé un groupe Facebook similaire. 

"Parfois juste discuter, ça vaut plus qu'une pièce"

En allant rencontrer des sans-abris, Damien s'est rendu compte que les temps d'échanges sont essentiels. "Une rencontre m'a marqué. Un matin, je suis parti à la boulangerie. Un SDF était devant la porte. Je lui ai payé un café et un pain au chocolat et je me suis assis par terre avec lui", raconte le trentenaire. Il poursuit : "J'ai discuté avec lui et ça l'a vraiment touché. À la fin, il s'est mis à pleurer. Il m'a dit que parfois, juste de discuter, cela vaut plus qu'une pièce".

Depuis, Damien considère l'échange avec les personnes sans-abris comme essentiel. "On ne prend pas assez le temps de discuter avec eux", regrette-t-il. Le traiteur prend toujours le temps d'échanger avec les personnes à qui il distribue de la nourriture.

Je ne suis pas dans le besoin, mais aujourd'hui, ce sont eux, et demain, ça peut être moi. C'est dans mon éducation, j'ai toujours été comme cela, à aider les gens.

Damien Frontini,

fondateur de la page Facebook JuraLons au service des plus démunis

Actuellement, Damien compte une trentaine de followers sur sa page Facebook. "Le but, c'est qu'il y ait le plus de monde possible qui adhère au mouvement. Plus on est nombreux, mieux ce sera", soutient-il. Cet habitant du Jura compte sur la générosité des gens pour participer à ce réseau d'entraide et venir avec lui pour rencontrer les sans-abris.

Ceux qui souhaitent participer n'ont qu'à envoyer un message à Damien. Ils peuvent donner de la nourriture, des habits et le fondateur de la page Facebook se charge ensuite de les distribuer. S'ils souhaitent accompagner Damien lors de la distribution, ils sont les bienvenus. 

Un cadeau pour Noël

Le traiteur ne pense pas entrer en concurrence avec les associations locales, comme la Croix-Rouge ou le Centre communal d'action sociale : "Une de plus, ça ne fait pas de mal et le but est de contacter les associations de Lons-le-Saunier pour savoir si on peut collaborer". Par la suite, Damien aimerait créer une association pour récupérer des dons, des repas, des habits. "Ça serait bien d'avoir un local pour faire du stockage", indique-t-il.

En attendant, Damien aimerait venir en aide à un maximum de sans-abris en cette période hivernale. Pour Noël, il compte proposer des petits cadeaux : "Ce sera une boîte avec des chocolats et un petit cadeau pour montrer qu'on pense à eux. Pour nous, ce n'est rien, mais pour eux ça peut vraiment les réconforter".