Sur son compte Instagram aux presque 300 000 abonnés, Jérémy Nicollin publie la vidéo d'un saut "inédit" dans les gorges de l'Abîme, près de Saint-Claude. Le Jurassien est passionné de cliff jump (saut de falaise, ndlr), une discipline qui s'apprend "palier par palier".
Pour préparer son nouveau saut dans les gorges de l'Abîme dans le Jura, Jérémy Nicollin n'a rien laissé au hasard. Ce passionné de cliffjump [saut de falaise, ndlr], aux 300 000 abonnés sur Instagram, a d'abord vérifié la profondeur de l'eau. "On dit qu'on peut sauter de n'importe quelle hauteur à partir de 6 mètres de fond", commente le Jurassien de 32 ans. Pour évaluer la trajectoire de sa chute, il a ensuite lancé quelques cailloux depuis son lieu de "take-off" ou de "décollage", avant de lui aussi s'envoler.
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Un saut droit de 25 mètres dans une vasque aussi étroite ne laisse "pas de place à l'erreur". Jérémy Nicollin l'explique lui-même en légende de sa publication Instagram. À cet endroit des gorges de l'Abîme, sauter "trop court" revient à heurter mortellement les cailloux qui encerclent le trou d'eau. Tandis qu'en face de lui, une falaise ne lui donne pas le droit de sauter "trop loin".
Par-dessus la barrière du Saut du Doubs
Le trentenaire partage régulièrement ses envolées depuis les falaises de Franche-Comté et d'ailleurs sur son compte Instagram. Il s'élance systématiquement caméra en bouche pour donner à ses 282 000 abonnés l'impression de sauter avec lui.
Certains sauts impliquent de "bien viser" entre les obstacles. D'autres, depuis un pont par exemple, sont plus dégagés : ils permettent alors au sportif de réaliser des figures pendant sa chute.
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Jérémy Nicollin aime aussi se lancer des défis plus originaux. Comme le franchissement de cette barrière, en prenant appui sur une pierre, avant un saut de 26 mètres dans la Cascade du Saut du Doubs, en Suisse.
"Habituer son corps"
Tous ces sauts sans exception demandent de la préparation et une extrême précision. Jérémy Nicollin insiste : "Je ne recommande à personne de faire comme moi sans être entraîné". Selon lui, le cliff jump s'apprend "palier par palier".
Il a fait ses premiers sauts enfant, sous la cascade de la Queue de Cheval, près de Chaumont, là où il a grandi. Amateur de canyoning, son père lui offre un cadre et des conseils pour apprendre à sauter. À 8 ans, Jeremy Nicollin saute de 10 mètres de haut. Il réalise son "premier 20 mètres" à 14 ans, passe la barre des 30 mètres à 20 ans...
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Mais le cliff jump n'est pas qu'une question de hauteur. Vouloir être celui qui saute le plus haut "quitte à se blesser", ce n'est pas la manière dont Jeremy Nicollin et ses amis conçoivent cette activité.
À 35 mètres, le record de hauteur de Jérémy, l'entrée dans l'eau se fait à 94 km/h. Selon lui, "il faut habituer son corps à un tel impact, s'assurer que les bons muscles se contractent comme il faut" à l'atterrissage.
"Une manière de voyager"
Même avec autant de précautions et d'expérience, le cliffjumper ne maîtrise pas tout. En 2022, un salto arrière "mal lancé" lui fait faire "un plat dos" dans les eaux suisses du Tessin. Jérémy Nicollin passe la nuit aux urgences. Il s'en sort avec quelques contusions, "chanceux" car il sait qu'"à 31 mètres de haut, ça aurait pu être bien pire".
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La suite pour le Jurassien ? Abandonner son job et son logement à Lyon, poser ses affaires dans le Jura, au domicile parental, pour devenir créateur de contenu à plein temps sur le thème des sports extrêmes en plein air.
Pour ça, il lui faudra devenir un peu nomade, suivant les lieux qui retiendront son attention. "Je découvre des nouveaux spots chaque année", s'enthousiasme le sportif, qui voit dans cliff jump "une manière de voyager et de s'aventurer".