Le sort de l'oiseau avait ému de nombreux internautes et téléspectateurs. Devenue symbole du poids des déchets sauvages, la cigogne soignée dans le Jura n'a pas survécu.
L'issue de cette histoire qui a fait le tour des réseaux sociaux a de quoi faire réfléchir. Tout part d'une canette de coca jetée sauvagement sur la voie publique. Un geste encore courant, qui se produit chaque jour. Pas sans conséquence. Le douloureux destin de la cigogne qui se retrouve piégée le bec dans la canette en est la triste et concrète illustration. Deux jours après avoir été retrouvé saine et sauve mais affaibli, l'oiseau s'est éteint, a annoncé le centre Athénas.
Le centre jurassien de sauvegarde de la faune sauvage avait pris en charge la cigogne très affaiblie mardi, après qu'elle a effectué un long voyage depuis la Haute-Saône, où elle avait été filmée par un agriculteur de Charmoille, près de Vesoul, jusqu'aux rives de la Saille, en Saône-et-Loire, où elle avait été repérée par des écoliers de Mancey. Plus de 150 kilomètres à vol d'oiseau, sans pouvoir se ravitailler. Les pompiers étaient intervenus pour la libérer de la canette, avant de la confier au centre Athénas.
Un symbole de l'impact des déchets sauvages
L'histoire de cette cigogne avait suscité une vague de soutien sur les réseaux sociaux. Le journaliste Hugo Clément et Matthieu Orphelin, directeur général de la Ligue de protection des oiseaux, avaient réagi et interpellé Coca-Cola. La marque avait réagi quelques jours plus tard, communiquant sa "tristesse" et rappelé "combien les déchets sauvages peuvent nuire à l'environnement". "Nous avons pris contact avec la LPO", avait ajouté la multinationale, qui se dit favorable à l’instauration de consignes pour les canettes comme pour les bouteilles.
Un drame qui met en tout cas la lumière sur le poids des déchets sauvages : plastique, canettes, sacs... Des détritus que les agriculteurs trouvent très régulièrement sur leurs parcelles, comme nous l'a expliqué celui qui a filmé la cigogne la toute première fois : "Le long des routes, ça devient des porcheries. Des papiers Mc Do, des canettes de bière, des fois même des morceaux de pneu".
"Ça concerne tout le vivant, les oiseaux, les petits mammifères aussi… tous les autres animaux", précise Bernard Marchiset, président de la LPO en Bourgogne-Franche-Comté. Les chiffres sont édifiants. Selon l’Institut français de recherche pour le développement (IRD), les déchets plastiques causent la mort d'un million et demi d'animaux par an, rien que dans les océans.