C'est une espèce venue d'Amérique du Nord et jugée indésirable sur le territoire français. L'image d'un raton laveur a été capturée par un piège photographique dans les bois jurassiens. Si sa présence est confirmée, il pourrait être abattu.
Son passage devant la caméra est fugace. Mais, même de nuit, car le petit mammifère est essentiellement nocturne, on voit nettement un raton laveur se promener dans les bois sur la commune de Conliège (Jura).
C'est une image rare. Si on ignore combien d'individus ont ainsi pu s'aventurer dans notre région, la dernière captation d'un individu dans le Jura remonte à 2010. La photo a été prise à l'époque par l'Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage aux Crozets, dans le Haut-Jura. D'autres observations ont été faites depuis surtout en Saône-et-Loire et en Haute-Saône, sans que l'installation durable d'un peuplement n'ait pu être établie.
Une espèce originaire d'Amérique du Nord
Popularisé sur nos écrans dans les années 1970 par le dessin animé Candy qui possédait un raton laveur apprivoisé comme animal de compagnie, le petit mammifère à la queue rayée et au masque noir est bien originaire d'Amérique du Nord. Le nom anglais "raccoon" est dérivé d'ailleurs d'un mot algonquin (peuple indien), ärähkun.
Introduit et élevé en Europe pour sa fourrure, il a été relâché dans la nature dans les années 1930 lorsque ces fermes ont cessé leurs activités. Selon le même scénario que les ragondins, et en l'absence de prédateur naturel, il s'est ensuite répandu dans de nombreux pays sur le continent. En France, un autre lâcher d'importance serait à l'origine de son principal foyer dans l'Aisne. Les soldats de la force aérienne des Etats-Unis, dont il est la mascotte, quittant la base aérienne de Laon-Couvron après le retrait de la France du commandement intégré de l'OTAN en 1966, auraient abandonné sur place leurs mignons compagnons.
Une menace pour la biodiversité locale
Classé comme « espèce exotique envahissante » en France, le raton laveur vit sur les mêmes territoires et la même niche écologique que le renard, le chat forestier, ou les mustélidés tels que le blaireau, la fouine ou la martre. Aussi est-il vu comme un concurrent redoutable. Sa grande fécondité pourrait également mettre en danger l'équilibre de la faune de nos régions.
Les chasseurs sont donc autorisés à prélever et tuer des individus pour lesquels une présence répétée serait avérée. "Il faut intervenir très vite avant que le raton laveur s'installe, explique Jérôme Bombois, responsable du pôle chasse et faune de la fédération de chasse du Jura. Si sa présence est confirmée, on installe des pièges. On attire l'animal avec un appât dans une cage. Tout autre animal que le raton laveur capturé est relâché. Le raton laveur lui est mis à mort à l'arme à feu."
Cette manipulation se faisant par un piégeur agréé, après déclaration auprès de la Direction départementale des territoires (DDT) et de l'Office français de la biodiversité (OFB).
Les fédérations de chasse encouragent tous les citoyens, chasseurs ou non, à signaler la présence de l'animal, ou faire part de leurs observations de la faune sur l'application gratuite Vigifaune.