Le dimanche 11 février au matin, la boulangère du petit village de Pagney (Jura) a été violemment bousculée par un homme masqué qui s'est emparé de la caisse. Butin : 400 euros.
Il était entre 10h30 et 10h45, lorsqu'un homme portant capuche et un masque chirurgical sous le nez entre dans la boulangerie et demande à la commerçante, Julia Esseric, si elle peut lui remplir un bidon d'eau de 5 litres pour sa voiture qui fume. Elle refuse. Il l'écarte alors violemment du comptoir et s'empare des 400 euros de la caisse. La boulangère se blesse en tombant au sol, crie et ne se souvient pas de la suite. C'est son mari qui la raconte.
"Moi, j'étais en bas en train de faire mon pain", explique le boulanger Guillaume Esseric. "D'un coup, j'ai entendu ma femme m'appeler en criant, je me suis dépêché pour arriver au magasin, et là, je l'ai vue couchée par terre et deux hommes qui partaient du magasin en courant. Je leur ai couru après mais pas assez vite. Le temps que j'arrive à en attraper un, il était déjà à la place conducteur et ils [les deux individus] étaient en train de partir".
Julia Esseric souffre de contusions et est très choquée, mais a tenu à reprendre le travail dès ce lundi matin. "Il faut que la vie reprenne, explique-t-elle. Je passe entre 50 et 60 heures à la boulangerie, donc c'est plus que chez moi. Je ne peux pas me demander à chaque fois qu'un client entre et que je ne connais pas... Je ne peux pas me sentir en insécurité ici, ce n'est pas possible... Avec ces émotions, ce n'est pas évident."
Une attaque en plein jour devant tout le monde
Ce qui frappe les commerçants et leurs clients, c'est l'imprudence ou l'impunité des malfaiteurs. S'ils ont attendu que les enfants du couple aient quitté la boulangerie pour jouer avec leur camarade de l'autre côté de la rue, et que leur maman soit seule, ils ont tout de même agi en plein jour, à un moment d'affluence. Tous les clients passant dans la rue ont vu leur voiture.
"Qu'ils viennent la nuit, qu'ils cassent, réfléchit Julia Esseric, ça peut être une éventualité. C'est pour ça qu'on a une alarme. Mais pas comme ça, en pleine journée, on ne s'y attendait pas." Beaucoup de clients payant désormais par carte bancaire, les caisses des boulangeries possèdent par ailleurs moins de liquide que par le passé.
La gendarmerie recherche les voleurs. Non loin de là, à Pesmes, en Haute-Saône, un magasin de producteurs et une autre boulangerie ont été cambriolés dans la nuit de vendredi à samedi.