Le capital du groupe automobile PSA est détenu par l'Etat, le chinois Dongfeg et la famille Peugeot. Un chef de file des Peugeot doit être reçu par Bercy
Un chef de file de la famille Peugeot devait être reçu mardi par le patron de l'Agence des participations de l'Etat (APE), sur fond de spéculations quant à l'évolution de l'actionnariat du Groupe PSA, a-t-on appris de source proche du dossier.
Robert Peugeot, président de FFP, la holding familiale, a demandé à rencontrer informellement le Commissaire aux participations de l'Etat, Martin Vial, alors que pour les Peugeot "la porte est ouverte" pour réinvestir dans le premier constructeur automobile français, a précisé cette source sous couvert de l'anonymat.
Contactée par l'AFP, l'APE, qui gère le portefeuille de l'Etat actionnaire, n'a pas souhaité faire de commentaire.
Cette rencontre prévue mardi après-midi intervient alors que "des questions sont posées sur la pérennité de la présence de l'Etat au capital de PSA", a remarqué la source proche du dossier.
L'Etat détient 14% du capital
Elle a cité notamment des déclarations du ministre de l'Economie Emmanuel Macron, qui dans Les Echos il y a une semaine avait indiqué que "nous n'avons pas vocation à rester indéfiniment au capital mais nous avons le souci de maintenir l'équilibre entre les actionnaires" de l'entreprise automobile.
Le groupe avait frôlé la faillite en 2013 et n'avait dû son salut qu'à l'entrée au capital de l'Etat français via l'APE et l'entreprise chinoise Dongfeng Motor.
Ils étaient devenus actionnaires de référence de PSA, à hauteur de quelque 14%, tout comme la famille Peugeot, l'opération entérinant une perte d'influence de celle-ci.
Depuis, PSA s'est redressé et a bouclé en 2015 son premier exercice bénéficiaire depuis 2010, avec un résultat net de 1,2 milliard d'euros.
Une plus-value si l'Etat cède ses parts
Le cours de l'action Peugeot a doublé depuis que l'Etat y a investi quelque 800 millions d'euros, et il empocherait donc une importante plus-value s'il se désengageait totalement, a remarqué la source.Du côté des Peugeot, "rien n'est décidé, la porte est ouverte pour pouvoir réinvestir dans PSA à condition que les autres actionnaires soient d'accord", a-t-elle encore indiqué.
Il faudra que tout le monde soit d'accord
Car aux termes d'un accord scellé entre l'Etat, Dongfeng et les Peugeot, aucun des actionnaires n'a le droit de monter au delà de 14,1% du capital sans l'autorisation des deux autres, a rappelé cette source.Dans un entretien aux Echos à la mi-mars, M. Peugeot avait fait valoir que les participations de FFP dans des sociétés autres que PSA représentaient 1,96 milliard d'euros fin 2015. "La famille a les moyens de remonter" au capital, a résumé la source précitée, "même s'il n'est pas question d'investir un milliard d'euros dans PSA".