Pierre Le Preux est mort à l’âge de 74 ans. L’artiste peintre était installé depuis près de vingt ans à Lachapelle-sous-Rougemont dans le Territoire de Belfort. Il laisse une œuvre colorée et lumineuse.
Il se définissait lui-même comme un passeur, passage de l’ombre à la lumière, passage d’un lieu à un autre ; un trait d’union entre l’inerte et le vivant, le vivant et la mort.
« A travers mon travail, je veux emmener les gens où ils veulent. Moi, je leur propose de les emmener à travers les toiles que je fais vers une idée, en endroit qu’eux vont se créer, s’approprier ».
Nous l’avions rencontré à plusieurs reprises ces dernières années notamment en 2018 à l’occasion du centenaire de l’armistice de la Grande Guerre. C’est dans la chapelle Grisez que Pierre Le Preux avait installé une fresque de vingt mètres de long inspirée par le vécu de son grand-père Riquet qui avait passé quatre ans dans les tranchées sans jamais évoquer cet enfer.
« Les yeux vides » ce sont ceux de ces poilus survivants, des deux côtés, qui après la fin des combats ont embarqué avec eux l’indicible souffrance souvent intraduisible et dévorante. Pour Pierre Le Preux, l’armistice du 11 novembre 1918 n’était que la fin des combats (et encore pas tous) mais pas celle d’un prolongement de l’enfer car les soldats vivront avec toute leur vie durant.
Pierre Le Preux laisse un sillage chaleureux. A la question : quelle est votre philosophie de vie ? Il répondait « partager le positif ». Sa peinture colorée et lumineuse continuera longtemps à partager cette énergie.