Laissey (Doubs) : "Vous qui travaillez dans le froid, je vous accueille dans mon restaurant"

Un restaurateur de Laissey (Doubs) a obtenu l'autorisation d'ouvrir pour les entreprises. Même s'il est certain de perdre de l'argent, Norbert Guglielmetti souhaite pouvoir proposer un endroit chaud pour ces travailleurs.

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"Il me semble que l'esclavage a été aboli, non ?" L'esclavage, c'est l'image que renvoie la situation actuelle à Norbert Guglielmetti. Pour ce restaurateur de Laissey (Doubs), voir les travailleurs manger dans le froid, sous la pluie, sous la neige est impensable. Lui qui est fils de menuisier-charpentier connaît ces conditions parfois extrêmes. "Comment les laisser dehors par - 10°C ?!", s'offusque-t-il.

"Un jour, j'ai regardé un reportage à la télévision, et j'ai vu qu'il était possible d'ouvrir pour ces travailleurs." Ni une ni deux, il a pris rendez-vous avec la préfecture pour s'enquérir des démarches à effectuer pour rouvrir son établissement, le "Laissey-Vous Tenter".

Publiée par Norbert Guglielmetti sur Jeudi 18 février 2021

 

"Je perdais 1 h 30 par jour dans les transports !"

Jeudi 18 février 2021 marque donc la réouverture de son restaurant, pour le plus grand bonheur des habitués. Les salariés du BTP, les routiers... Seuls ceux qui travaillent à l'extérieur sont concernés et doivent montrer une attestation (extrait CABIS, carte professsionnelle).

"J'ai appris cela par les réseaux sociaux", confie Aurélien Glasson, propriétaire d'une entreprise de multi-services. 

Jusqu'à présent, il devait se contenter du confort rudimentaire de son camion pour se restaurer. "Mais quand il fait froid, comme ces dernières semaines, à -10 °C, c'est très compliqué", relate-t-il. Dans ces conditions, Aurélien devait rentrer chez lui. "Je perdais 1 h 30 par jour dans les transports, pour rejoindre mon domicile. C'est toute une logistique", affirme-t-il.

Ses pauses déjeuner pouvaient alors durer jusqu'à deux heures. Autant de temps pendant lequel il ne travaillait pas, ce qui ralentissait ses chantiers. Avec la réouverture de ce restaurant, il va pouvoir prendre sa pause d'une heure, comme avant. "On fait aussi du business pendant les repas. Entre artisans, on se parle de tel ou tel chantier. C'est important aussi !" confie-t-il. Rendez-vous est déjà pris pour ce vendredi 19 février.

 

"Je vais même perdre de l'argent"

Jusqu'à présent, Norbert Guglielmetti continuait la vente à emporter. Son chiffre d'affaires étant affecté à moins de 50 %, il recevait une aide de 10 000 euros par mois en compensation de l'impossibilité de recevoir du public.

Mais cette fois, avec la réouverture, il fait une croix sur cette aide mensuelle. "Je vais même perdre de l'argent, confie-t-il. Je n'ai aucune garantie". Mais pas question pour lui de renoncer à offrir des conditions de restauration décentes à ses travailleurs. "La vie est toujours faite de risque", confie-t-il.

 

Mesures sanitaires strictes

Cette autorisation délivrée par la préfecture est assortie de plusieurs règles. Principale préoccupation du restaurateur : "empêcher le déplacement des clients." À l'entrée du restaurant, les consignes sont affichées, notamment concernant le port du masque."Ils ne pourront l'enlever que pour manger, le remettre entre les plats et pour les déplacements."

Du gel hydroalcoolique sera mis à disposition aux trois entrées du restaurant. Par ailleurs, "chaque table ne pourra pas accueillir plus de quatre personnes. Même six salariés d'une même entreprise ne pourront pas manger ensemble. Des plaques en PVC sont disposées entre toutes les tables", conclut le restaurateur. Le restaurant ne pourra pas accueillir plus de 35 personnes. Mais peu importe, l'important est d'ouvrir pour ces artisans, "ceux qui nous font vivre", conclut Norbert Guglielmetti.

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