Ces élections régionales vous semblent sans enjeu ? Quels éléments vont jouer dans le vote des Français ?
Dernier grand scrutin avant l'élection présidentielle, les régionales des 6 et 13 décembre s'annoncent difficiles pour la gauche et l'exécutif tout particulièrement après les terribles attentats du 13 novembre 2015 à Paris.
Le choc des attentats va-t-il pousser les électeurs à aller voter ? A cette question, se greffent des enjeux locaux et nationaux, comme l'afflux des migrants et la poussée du Front national.
Les enjeux parti par parti
La gauche, avait réussi le quasi-grand chelem en 2010, en remportant 21 régions sur 22. Elle va tenter cette fois de limiter les dégâts, après une série de défaites aux municipales, aux européennes, aux sénatoriales et aux départementales.
A l'inverse, la droite veut saisir l'occasion pour lancer la reconquête en s'emparant d'un maximum d'exécutifs régionaux.
Autre enjeu majeur, le FN est pour la première fois en capacité de l'emporter dans deux régions - Nord-Pas-de-Calais-Picardie et Provence-Alpes-Côte-d'Azur.
Attentats et Cop21
résume Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l'Ifop.C'est une élection fondamentale, parce que chacun des trois grands partis a beaucoup à perdre et à gagner"
Le vote aura lieu en pleine COP21, la conférence mondiale sur le climat qui se réunira du 30 novembre au 11 décembre à Paris et mettra les enjeux écologiques au coeur du débat. Au risque de lasser des électeurs confrontés aux problèmes quotidiens de l'emploi, des retraites ou du pouvoir d'achat.
Les élections intermédiaires sont souvent utilisées par une partie de l'électorat pour exprimer son mécontentement"
rappelle Frédéric Dabi : "L'absence de résultats du gouvernement sur le chômage, le ras-le-bol fiscal, les sujets économiques et sociaux, vont sans doute être instrumentalisés pour sanctionner sa politique".
Voter en décembre du jamais vu depuis 1965
Autre particularité du scrutin, la réforme a bousculé le calendrier électoral et les Français n'ont pas été appelés à voter aussi tard dans l'année depuis la présidentielle de 1965.
Autant d'éléments qui pèseront sur le choix des électeurs. Depuis 2007, on observe cependant une tendance lourde : s'ils se mobilisent fortement pour la présidentielle, les Français votent de moins en moins lors des scrutins intermédiaires.
En 2010, l'abstention avait atteint 53,6% au premier tour des régionales.