Les opposants au projet de réforme du code du travail veulent durcir leur mouvement pour faire plier le gouvernement. Pour obtenir le retrait de la loi travail, ils misent sur le blocage des raffineries et des ports. Quelles sont les nouvelles grèves prévues?
Quelle est la stratégie des syndicats ?
Les opposants au projet de loi travail seront dans la rue jeudi 26 mai 2016.Une intersyndicale (CGT, FO, Solidaires, FSU, Unef, Fidl, UNL) appelle à une huitième journée nationale de grèves et de manifestations.
Une neuvième journée d’action est déjà programmée le mardi 14 juin, avec ce jour-là, un rassemblement organisé uniquement à Paris.
La colère des opposants semblait s'essouffler depuis le 31 mars (entre 390 000 et 1,2 million de manifestants en France), mais le mouvement a repris de l'ampleur jeudi 19 mai, avec entre 128 000 et 400 000 manifestants.
Les syndicats veulent désormais propager la mobilisation de la rue aux entreprises, en multipliant les arrêts de travail.
Le leader de la CGT Philippe Martinez a appelé à "généraliser les grèves".
Jeudi 26 mai, l'objectif sera de "s'appuyer sur les secteurs en grève reconductible (c'est-à-dire les raffineries et les cheminots de la SNCF) pour faire la jonction avec ceux qui vont entrer dans le mouvement".
INFO: mouvement de grève national jeudi 26 mai, préavis déposé par les organisations syndicales Keolis Dijon. Info https://t.co/jWlLulj1MV
— Divia Dijon (@DiviaBusTram) 23 mai 2016
Y a-t-il des risques de pénurie de carburants ?
Le blocage des raffineries constitue désormais l'épicentre de la contestation. Quatre des huits raffineries de pétrole implantées dans l'Hexagone, qui représentent près de 50% de la capacité de raffinage française, sont affectées par la grève : certaines unités de Gonfreville-l'Orcher (Seine-Maritime), Donges (Loire-Atlantique) et Feyzin (Lyon) sont à l'arrêt, tandis que Grandpuits (Seine-et-Marne) tourne au ralenti.Tout le weekend, par crainte de pénurie, les automobilistes ont pris d'assaut les pompes à essence du nord-ouest. Résultat : 1 500 stations sont en rupture partielle ou totale, sur 12 000 en France, selon les chiffres du secrétaire d'Etat aux Transports Alain Vidalies. Plusieurs départements ont pris des arrêtés limitant la distribution de carburant.
"Nous sommes très déterminés à ce qu'il n'y ait aucune pénurie en France", a prévenu Manuel Valls. "Nous maîtrisons pleinement la situation", a-t-il assuré. "Je pense qu'un certain nombre de raffineries ou de dépôts qui étaient bloqués sont débloqués ou vont l'être dans les heures ou dans les jours qui viennent", a-t-il dit. Vendredi 20 et dimanche 22 mai, les forces de l'ordre ont débloqué plusieurs dépôts de carburants, ce qui a permis de réalimenter certaines stations.
Les gens sont cinglés des 8h ils sont déjà tous aux pompes à essences #auxerre
— Maud DL (@DLMaud) May 23, 2016
L’incendie est-il éteint chez les routiers ?
Le gouvernement espère avoir désamorcé le mouvement des routiers, en leur promettant que le projet de loi n'aura pas d'effet sur leurs heures supplémentaires, qui ne pourront donc pas être majorées de moins de 25%. Pour la CGT et FO, c’est une "très bonne nouvelle", mais les deux syndicats ont toutefois appelé à poursuivre les opérations escargots, blocages de zones logistiques et autres barrages filtrants.Par ailleurs, la CGT appelle les dockers à suivre les appels à la grève des 26 mai et 14 juin. "L'activité sera à zéro dans la plupart des ports", a prévenu Tony Hautbois, secrétaire général de la fédération des ports et docks.