Plusieurs attaques sur des troupeaux d'ovins et de bovins lui avaient été attribuées dans les Vosges et en Haute-Saône depuis début août. Ce loup a été abattu mercredi 23 septembre par un louvetier, sur une exploitation bovine du Val-d-Ajol (Vosges) déjà victime du prédateur.
Le loup a été repéré par l'éleveur vers 1h du matin. Des louvetiers, qu'il avait sollicités, étaient présents à ses côtés. C'est l'un d'entre eux qui aurait effectué le tir sur l'animal, vers 1h30. Le prédateur se trouvait à proximité d'un troupeau de vaches laitières. Il aurait été transporté, selon une source du monde agricole, au siège de l'Office français de la biodiversité à Moulin-les-Metz ( Moselle ), pour des analyses.
Ces derniers jours, après plusieurs attaques sur des troupeaux, les préfectures de Haute-Saône et des Vosges avaient pris des mesures, en autorisant notamment l'augmentation des tirs de défense contre le loup. Les observations effectuées sur le terrain, mais aussi des photos et des vidéos, avaient permis de confirmer la présence d'un seul et unique animal. Un loup qui se comportait de manière atypique en attaquant, non seulement des ovins, mais aussi des bovins.
Ainsi, entre le 11 août et le 21 septembre, 21 attaques ont été dénombrées (9 dans les Vosges et 12 en Haute-Saône), ayant conduit à la mort de 20 ovins et 15 jeunes bovins.
" C'était la seule solution, cette situation ne pouvait pas durer..."
Après l'annonce de cet abattage, défenseurs du loups et opposants ont rapidement réagi. C'est le cas notamment de Thierry Chalmin, le président de la chambre d'agriculture de Haute-Saône : "C'était la seule solution car nous considérons que cette situation ne pouvait pas durer. Avoir un animal aussi déviant qui tue autant d'animaux dans nos exploitations, c'était intolérable. Ce n'est pas de la satisfaction mais tout de même un soulagement évident pour l'ensemble des éleveurs des départements des Vosges et de la Haute-Saône..."" Les préfets subissent la pression des éleveurs et des chasseurs..."
De son côté, Patrice Raydelet, président du Pôle Grands Prédateurs, a tenu à faire part de sa tristesse : "Je suis dégôuté de voir qu'une nouvelle fois nous sommes incapables de trouver une autre solution que l'abattage. Le loup est un animal protégé par la convention de Berne, mais malgré cela plusieurs centaines d'individus sont tirés chaque année. Les préfets subissent la pression des éleveurs et des chasseurs et on voit le résultat. Ils choisissent la solution de facilité...".Un avis partagé par Jean Claude Odile, un autre défenseur du loup, membre du réseau FERUS, l'association nationale pour la défense et la sauvergarde des grands prédateurs : "Je suis triste. Tout cela est désolant. Encore un loup abattu alors que d'autres solutions existent. Mais en France nous sommes incapables d'anticiper. Le loup est revenu dans notre pays en 1992. Tout le monde savait à l'époque qu'il allait bouger beaucoup et étendre son territoire. Nous avons été nombreux à alerter les pouvoirs publics mais rien n'a été fait ou presque. Quand le loup arrive quelque part, tout le monde s'affole et dans la précipitation les décisions sont toujours inadaptées...".