Voilà un record dont notre région se serait bien passé : les tiques dangereuses, qui transmettent la maladie de Lyme, sont plus nombreuses chez nous que dans les autres régions de France. Tout savoir sur une étude française sur les tiques, leur localisation, leur dangerosité et la maladie de Lyme.
L’Inrae (Institut National de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement) a lancé une étude sur les tiques et leur dangerosité il y a 4 ans.
L’objectif de cette étude lancée : mieux comprendre les tiques et prévenir le nombre de cas de maladie de Lyme. Notamment en dressant une carte de France des zones à risques et en repérant les périodes durant lesquelles les tiques sont plus actives.
La Bourgogne - Franche-Comté très touchée
En 4 années, l’Inrae a recensé 56 000 piqures de tique sur le territoire français, a reçu 35 000 tiques et en a analysé 2500.
Premier constat : cette zoonose (maladie transmise à l’homme par un animal) n’est pas répartie uniformément en France. Les régions les plus touchées sont le Grand Est, Bourgogne – Franche-Comté, Auvergne –Rhône Alpes et Nouvelle Aquitaine.
Deuxième constat : 15 % des tiques sont porteuses d’une bactérie qui transmet la maladie de Lyme, la "Borrelia burgdorferi sensu lato". 14 % d’entre elles sont également porteuses d’un autre agent pathogène.
Carte de France des régions les plus touchées
Sur cette carte, avec 43 % de tiques porteuses de la maladie de Lyme, notre région détient le record de France.
Des tiques actives... dans nos jardins
A savoir : les tiques appartiennent à la famille des acariens, nom savant Ixodida. Elles mesurent de 3 à 6 mm mais peuvent atteindre 30 mm soit 3 cm dans les zones tropicales. Elles transmettent la maladie de Lyme aux humains, aux animaux sauvages ou domestiques.
Cette pathologie est pernicieuse : elle peut se déclarer entre 3 et 30 jours après une piqure de tique. Elle cause des érythèmes sur la peau, de la fièvre, des courbatures. Si vous avez le moindre doute, une consultation chez le médecin s’impose.
Les tiques vivent en forêts et dans les herbes hautes. Donc, il faut se protéger en s’habillant en pantalon, avec des chaussures montantes, en se couvrant la tête et le cou avec chapeau et foulard.
Attention : on ne méfie pas suffisamment des… jardins. Oui, cette étude nous apprend que si, sur les années précédentes, 28 % des contaminations seulement avaient lieu dans les jardins, ce taux monte à 47 % en 2020, une augmentation dûe certainement au confinement qui nous a fait passer beaucoup de temps dans notre espace vert personnel. Donc, on se méfie, même chez soi et pas qu’en extérieur !
Agir en signalant les tiques et en prenant des précautions
Si vous souhaitez participer à la détection des piqures de tiques, vous pouvez aller sur le site de CiTIQUE, c'est possible ici.
Voici toutes les précautions dans le détail préconisées par l'Inrae :
- Avoir un tire-tique et un désinfectant toujours à portée de main
- Porter des vêtements longs, clairs et couvrants, et utiliser si possible un répulsif (il existe des répulsifs pour les vêtements et pour la peau, se renseigner en pharmacie sur les contre-indications enfants et femmes enceintes).
- Porter un chapeau couvrant la tête et le cou, notamment pour protéger les enfants, qui ont la tête à hauteur des herbes hautes et des buissons.
- Porter des chaussures hautes, le bas de pantalon dans les chaussettes, la blouse dans le pantalon.
- Au retour, changer les vêtements et les passer au lave-linge à 60° ou au sèche-linge pendant au moins 1 heure car la tique n’aime pas la chaleur sèche.
- Observer méticuleusement toutes les zones du corps, notamment les plis et les parties intimes, passer la main sur la peau pour sentir des éventuelles tiques accrochées. Se faire aider pour les parties difficiles à atteindre (dos, nuque, cuir chevelu, etc.). Répéter l’action le lendemain.
- En cas de piqûre, retirer la tique avec le tire-tique. Toute autre méthode est à proscrire (huile, alcool, éther...).
- Surveiller la zone de piqûre et son état de santé général pendant au moins J+30.