Des manifestations étaient organisées un peu partout en France en soutien à Théo, le jeune homme victime de violences policières à Aulnay-sous-Bois début février. Elles ont rassemblées, notamment, 200 personnes à Dijon, une 50aine à Besançon et 70 à Chalon-sur-Saône.
Les manifestations ont été lancées à l’appel de plusieurs associations et syndicats : la Ligue des droits de l’Homme, le MRAP, la CGT, la FSU, SOS Racisme, ATTAC, le CRAN…
"L'affaire Théo n'est pas qu'un fait divers, c'est un problème structurel de violences policières que la France doit avoir la maturité de traiter", a déclaré à l'AFP le président de SOS Racisme, Dominique Sopo. Le dirigeant associatif s'est dit "déçu" de la réunion à laquelle les associations antiracistes étaient conviées lundi à Matignon. "Aucune solution concrète n'a été proposée et aucune mesure que nous avons proposée n'a été reprise", a-t-il regretté. Il s'est dit notamment favorable à un retour de la police de proximité et à l'affectation de policiers expérimentés dans les quartiers populaires.
Théo, un jeune homme noir de 22 ans, a quitté l'hôpital jeudi, deux semaines après son viol présumé lors d'une interpellation brutale le 2 février à Aulnay-Sous-Bois, en Seine-Saint-Denis. Quatre policiers ont été mis en examen, dont un pour viol, dans cette affaire devenue hautement politique.
Plusieurs milliers de personnes ont manifesté en France
A Paris, 2.300 personnes selon la police, 4.000 à 5000 selon les organisateurs, se sont rassemblées sur la place de la République, plus de deux semaines après l'agression de Théo, ce jeune homme noir victime d'un viol présumé lors de son interpellation. Quelques incidents ont eu lieu après la fin du rassemblement, qui avait été déclaré auprès de la préfecture de police par les organisateurs, des associations antiracistes (SOS Racisme, Cran, Ligue des droits de l'Homme, Mrap, Egam...), des syndicats (CFDT, CGT, FSU), des organisations lycéennes et étudiantes (Fidl, Unef, UNL, Fage, La Fabrique), auxquels s'est associé le Syndicat de la Magistrature.Un groupe de quelques centaines de personnes a "testé les barrages des forces de l'ordre", a indiqué une source policière. Puis, après avoir essuyé des jets de divers projectiles (bâtons de bois, canettes, pavés), les forces de l'ordre ont riposté avec charges et tirs de gaz lacrymogènes après 17H00. Deux policiers ont été légèrement blessés, selon une source policière.
D'autres manifestations ont réuni environ 250 personnes à Nice, 200 à Poitiers, 150 personnes à Montpellier, 150 à Dijon -où des incidents ont également eu lieu-, une centaine à La Rochelle, 80 à Avignon. Vendredi soir, une centaine de personnes avaient également défilé à Marseille.
Le tract de la manifestation du 18 mars (tract des associations)
Les faits qui se sont produits à Aulnay-sous-Bois sont graves.Le déni par les autorités policières, les déclarations racistes qui en ont suivi sont inacceptables. Inacceptables pour les premiers visés, qui supportent quotidiennement des contrôles dont chacun sait qu’ils n’ont qu’un très lointain rapport avec la réalité de la délinquance.
Inacceptables pour toutes celles et ceux qui souhaitent bénéficier d’une police respectueuse des personnes et de leurs droits, garante des libertés et de la sécurité publique.
Inacceptables, enfin, pour la police elle-même, dont la profession est entachée par ces comportements.
Lorsque des agents ayant autorité outrepassent leurs droits et violent ceux des autres, ils menacent le pacte républicain qu’ils sont chargés de défendre.
Les faits qui se sont déroulés à Aulnay sont d’une exceptionnelle gravité. Mais ils sont loin d’être isolés. Il est temps d’y porter un coup d’arrêt, temps de réaliser qu’au-delà des faits incriminés, c’est l’ordre public lui-même qui est mis en cause, et, avec lui, la sécurité de toutes et tous.
Nous rappelons avec force que la loi puise sa force dans le fait qu’elle vaut pour tous et que la République n’a d’avenir que dans le respect de sa devise.
C’est pourquoi nous appelons toutes celles et ceux qui ont à cœur les valeurs d’humanité, toutes celles et ceux qui veulent opposer l’égalité et la fraternité au racisme et au mépris social, toutes celles et ceux qui jugent urgent de rétablir la confiance entre les citoyens et les forces de l’ordre, à se rassembler le samedi 18 février 2017, en soutien à Théo, contre des dérives policières auxquelles il faut porter un coup d’arrêt.
Nous appelons le gouvernement à prendre la mesure de la gravité des événements et à prendre en compte les propositions portées par la société civile en matière de lutte contre le racisme et de sécurité publique.