Médecins non-vaccinés : "c'est une obligation légale, il n'y a pas à avoir d'état d'âme" selon l'Ordre de Saône-et-Loire

Opposée à la vaccination des soignants, une généraliste de Saône-et-Loire a suspendu toutes ses consultations. Est-ce un choix courant dans ce département ? Ces praticiens seront-ils sanctionnés ? Est-ce inquiétant en termes de santé publique ? Le président de l'Ordre des médecins nous répond.

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Il y a quelques jours, une médecin généraliste, installée à Palinges en Saône-et-Loire, a décidé de cesser toutes ses consultations. Elle serait réfractaire à la vaccination obligatoire des soignants. Nous avons voulu connaître le regard que porte l'Ordre des médecins sur ce phénomène. Voici l'interview du Dr Gilles Mauduit, président départemental de l'Ordre.

 

France 3 Bourgogne : Que pensez-vous du refus de certains médecins de se faire vacciner ?

Dr Gilles Mauduit : La loi doit s'appliquer. Une obligation vaccinale a été décrétée pour les soignants en France. Il n'y a pas à avoir d'état d'âme ou d'hésitation.

Sur le fond, aucun traitement validé par la science n'existe face au coronavirus. La seule parade est pour l'heure la vaccination massive. Je ne vois pas bien pourquoi des médecins y sont réfractaires. Surtout que nous voyons des patients toute la journée. Nous avons donc plus de risque d'être contaminé ou de contaminer autrui.

 

France 3 Bourgogne : Les médecins refusant la vaccination encourent-ils des sanctions ?

Dr Gilles Mauduit : L'Ordre national des médecins a été très clair à ce sujet et nous sommes sur la même ligne. Un médecin qui refuserait la vaccination et qui, pour ce motif, cesserait de pratiquer pourrait être traduit devant la chambre disciplinaire. Sauf contre-indication médicale bien sûr mais cela s'avère très rare.

Il pourrait être traduit car trois articles du code de déontologie au moins seraient bafoués : l'obligation de respecter la loi, le devoir d'information du public et l'engagement à donner des soins fondés sur les données de la science. Devant cette chambre disciplinaire souveraine, l'échelle des sanctions va de l'avertissement à la radiation.

J'espère sincèrement que les médecins qui ne se sont pas encore faits vacciner changeront d'avis. Mais si certains perdurent après le 15 octobre, date d'entrée en vigueur de l'obligation vaccinale des soignants, il y aura des poursuites.

 

France 3 Bourgogne : Ce phénomène est-il inquiétant ?

Dr Gilles Mauduit : Cela reste heureusement très marginal. Sur 2156 médecins inscrits au tableau de l'Ordre en Saône-et-Loire, d'après nos éléments, moins de 5% ne seraient pas encore vaccinés.

Mais la démographie médicale dans notre département n'est pas favorable. Si certains confrères arrêtent leur activité pour ce genre de motif, cela dégraderait encore plus la situation.

Du point de vue des patients, je comprends que cela inquiète. Ils ont donné leur confiance à leur médecin et ils se retrouvent en déshérence. Les médecins alentour se mobiliseront très certainement mais ils sont bien souvent déjà submergés.

 

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