De Meursault à Noyers-sur-Serein, sur les traces du tournage de "La Grande vadrouille"

En 1966, Gérard Oury a planté le décor de nombreuses scènes de son film cultissime en Bourgogne. Le temps du tournage, les habitants ont pu côtoyer le duo d'acteurs vedettes voire participer aux scènes. Ils se rappellent.

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Il est longtemps resté le « film préféré des Français ». Mais en Bourgogne, la saveur est particulière à chaque rediffusion de La Grande vadrouille, la région ayant servi de décor à certaines des scènes les plus cultes du long-métrage, en tête desquelles la fausse convalescence aux Hospices de Beaune mais aussi l’incendie de la Kommandantur à Meursault (Côte-d'Or).
 
Gérard Oury y installe ses caméras en juin 1966. Pendant une semaine, la ville replonge sous l’Occupation et des drapeaux nazis métamorphosent l’hôtel de ville. Pour éteindre le feu déclenché par les fugitifs, l’équipe mobilise de véritables pompiers bourguignons contre un cachet de 50 francs. Parmi eux, Michel Pouhin et Hubert Bouzereau.
 
« C’était impressionnant, la fumée, on la voyait de loin, se remémorent-ils. C’est là qu’on intervenait, nous, les pompiers, pour éteindre le feu. Il y avait tout un petit scénario. Mais, ils n’ont pas fait gaffe. La porte a brûlé donc on a fait une intervention normale. On était tout près, on a arrosé. »
 
Le tournage dure une semaine, pendant laquelle les acteurs en profitent pour visiter les caves. Bourvil et De Funès attirent les caméras de télévisions, mais c’est surtout l’acteur britannique Terry-Thomas, alias « Big Moustache », qui se fait remarquer. « Il va vraiment profiter des caves bourguignonnes, relate Séverine Pozet, guide auprès de l’Office du Tourisme de Meursault. On le retrouve à de multiples reprises sortant des caves, l’œil brillant, la démarche très mal assurée et il va repartir chez lui avec quelques bons flacons dans son véhicule. »
 
Autre scène mythique : l’arrivée à l’hôtel du Globe, à Noyers-sur-Serein, dans l’Yonne. Lors du tournage, Gaston Rosi habitait au deuxième étage d’un immeuble situé en face du plateau. « J’ai ouvert mes fenêtres et j’ai sorti ma petite caméra, explique-t-il. J’ai pu filmer toute la place avec les acteurs et le producteur. »
 
Sur la bobine, qu’il rediffuse encore avec émotion, on voit le célèbre duo toquer à la porte et tomber par mégarde sur une fête organisée par des soldats allemands. « C’étaient mes vedettes préférées, Bourvil et Louis de Funès, reconnaît Gaston Rosi. C’est dommage, on n’a pas pu les approcher. » Avec le temps, les traces se sont effacées. Aujourd'hui, l’hôtel du Globe n’est plus, sauf dans la mémoire de nombreux cinéphiles.

 

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